Le label "histoire vraie" revendiqué par Salyut-7 aurait pu lui conférer un certain statut, à l'image du respect poli qu'on peut avoir envers l'ennuyeux Apollo 13 de Ron Howard. Mais certains pans assez grossiers du scénario m'ont fait lever un sourcil circonspect, avant de mettre le film en pause pour aller vérifier le niveau de véracité de tout cela, et constater qu'à peu près tous les événements relatés sont fictifs.
Et en tant que fiction, Salyut-7 entre un peu tard dans le game des films de survie dans l'espace. Gravity, Seul sur Mars, voire Interstellar étant déjà passés par là assez récemment, les prouesses réalisées par les deux cosmonautes paraissent, à tort, anecdotiques, tandis que l'emphase mise à coups de musique trop forte (et de mauvais goût) sur le moindre petit moment de bravoure achève de rendre le tout un poil agaçant.
L'intérêt ne tient plus alors que par les très belles images de l'espace, et par la curiosité de voir jusqu'où va aller ce truc qui se veut épique et héroïque mais ne parvient qu'à être invraisemblable et naïf.
Une impression qui culmine dans la scène finale où les deux cosmonautes en scaphandre sont assis sur la station à regarder la Terre en attendant de mourir faute d'oxygène, avant de se ressaisir pour régler le problème à coups de masse tels des stakhanovistes de l'espace, tandis qu'à quelques mètre de là, les américains arrivés trop tard pour voler la station Salyut et l'emporter dans la soute de la navette Challenger (sic) leur adressent un salut plein de révérence souligné par un panneau expliquant que les russes ont une fois encore prouvé au monde leur héroïsme ... ouf.
Et là les anges arrivent.