Tout d'abord, pardon pour le titre, mais je l'avais en tête durant tout le film, c'est dire comme je n'ai pas vraiment apprécié celui-ci. Autant "Intouchables" était drôle et émouvant, autant celui-ci fait un peu sourire, mais ne procure aucunes émotions. Olivier Nakache et Eric Toledano ont trouvé leur créneau, deux personnages que tout oppose, mais vont se retrouver ensemble et finir pas s'apprécier, avec un fond social dans le fond, mais vraiment bien au fond.

Samba (Omar Sy) vit en France depuis 10 ans, il est plongeur dans un grand restaurant et vit avec son oncle Lamouna (Youngar Fall) dans un 1 pièce. Mais il est surtout sans-papiers et va se retrouver au centre de rétention de Roissy. Manue (Izïa Higelin) va s'occuper de sa situation, avec l'aide d'une nouvelle venue, Alice (Charlotte Gainsbourg), qui sort d'un burn out. Samba et Alice vont se rapprocher petit à petit, malgré les difficultés de leurs vies respectives.

C'est une intention louable d'aborder le problème des sans-papiers, moins de le noyer dans une romance aussi ennuyeuse, que la voix monotone de Charlotte Gainsbourg, beaucoup moins. Mais pas seulement, vu que la dépression de cette femme prend le pas sur la situation, bien plus grave d'Omar Sy. Alors certes, on confronte deux êtres aux problèmes différents, que tout opposent mais à la fin, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Bon d'accord, ça ne finit pas vraiment comme cela, mais presque.
Ce qui me dérange, survient lors d'un face à face entre Omar Sy et Charlotte Gainsbourg. Alors que dans le premier, elle semble émue de sa situation. Dans la seconde, elle explose et jette à la face d'un Omar Sy en situation irrégulière et sans emploi, sa dépression et donc son mal-être. Vous m'excuserez, mais j'en ai strictement rien à foutre, de la pauvre petite blanche au bord de la crise de nerfs, qui vit dans un appartement coquet et conduit sa mini-cooper étincelante (ou autre véhicule, je ne suis pas un spécialiste niveau voiture). Comment souvent, le blanc privilégié se sent obligé de se victimiser pour atténuer, la condition plus qu'invivable du noir, venu travailler pour envoyer de l'argent à sa famille aussi en difficulté au pays. Alors qu'elle, on n'entend jamais parler de sa famille, donc son argent va dans sa poche, elle ne s'occupe que d'elle, elle n'a pas de responsabilités, mais son burn out prend le pas, sur la situation irrégulière de celui-ci, déprimant.

C'est plus un drame social, qu'une comédie, surtout que les quelques tentatives d'humour, sont pour la plupart ratées. En dehors du duo Charlotte Gainsbourg, qui assassine toutes ses répliques censées être drôles, alors qu'Omar Sy est à l'aise dans ce registre. On a Izïa Higelin, en jeune pseudo-rebelle avec tout ses piercings et Tahar Rahim, qui tente de nous faire croire, qu'il est brésilien, qui y a vraiment crû, non mais franchement, qui ? Ils sont censés apportés la caution comique de l'histoire, mais l'affligeante scène coca-cola, tombe à plat.
Puis la trame "Gracieuse", que dire ? Pas grand chose, il fallait bien remplir les deux longues heures du film. Cela permet de nous offrir une scène d'action aussi mal filmée, que stupide. Déjà que celle sur les toits de Paris, n'était pas terrible, cela ne s'arrange pas par la suite.
On aura aussi droit à une scène de danse, qui semble être devenue un passage obligé dans les films du duo Toledano/Nakache. Certes, elle est différente et se veut originale, mais ils changent juste les danseurs sur la piste, pas de quoi s'extasier devant, un peu comme le reste du film.

Ce film permettra à monsieur et madame de la HauteBourgeoisie, de disserter sur ses pauvres noirs, qui ont pourtant l'air si gentil sur un écran de cinéma, tout en s'attendrissant, face à cette pauvre petite blanche fragile. Mais bon, qu'ils ne viennent pas sonner à la porte, sinon on appelle la police, pas de ça chez nous, sauf pour passer la serpillière ou garder nos enfants.

Intouchables m'avait surpris, celui-ci aussi, mais pas pour de bonnes raisons. Cela commençait pourtant bien, avant que Charlotte Gainsbourg pète les plombs et tuent toutes ses scènes, en traînant sa dépression en permanence. Le film ne fait qu'effleurer le problème des sans-papiers et se perd dans des trames sans intérêt. Autant se refaire Intouchables.
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le 17 oct. 2014

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Laurent Doe

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