20 ans après l’envoûtant « Baraka », qui aura notamment inspiré Malick pour « The Tree of Life », Ron Fricke nous revient après 5 ans de tournage dans 25 pays différents pour une nouvelle œuvre marquante, encore plus forte que la précédente, « Samsara », un terme issu du sanskrit évoquant le cycle de la vie, ou comment tout circule et renaît.
La Terre et ses habitants s’y dévoilent à travers des images merveilleuses de beauté, alternant prises de vue de paysages et plans frontaux d’êtres humains nous regardant droit dans les yeux, le tout entrecoupé par de majestueux plans en « time-lapse » (en accéléré), l’ensemble étant porté avec grâce par la sublime musique de Michael Stearns, Lisa Gerrard et Marcello De Francisci. Dénué de paroles, les images se passant de toute façon de commentaires, le film est pourtant doté d’une narration travaillée, soutenue par un montage dont les raccords dénoncent ou s’amusent des choses, et dresse un état des lieux assez juste de la planète à l’orée du XXIe siècle.
Fascinant et hypnotisant, « Samsara » se révèle être une splendeur visuelle de tous les instants, surtout quand on a pu découvrir comme moi le film projeté en 4K au Max Linder, la précision et la profusion des détails nous donnant alors l’impression qu’on pourrait presque sauter à travers l’écran, le film ayant été lui-même tournée en 70 mm, assurant très nettement une qualité d’image incomparable à l’entreprise.
« Samsara » constitue une sorte de carte de visite de l’Humanité et c’est peut-être le film qu’il faudrait montrer aux extraterrestres pour qu’ils sachent qui nous sommes, même s’il n’est pas sûr que ça leur donnerait envie de nous contacter.