Directeur des Cuivres d'Afrique et financier parvenu dont une certaine presse évoque des origines "douteuses" (entendre juives bien sûr), Jacques Brachart épouse, autant par amour que pour le nom, la demoiselle d'Andeline, d'une famille aristocratique ruinée.
Le sujet de Maurice Tourneur, d'après le Henry Bernstein, est un drame conjugal et boursier, un curieux mélange des genres qui poursuit l'idée de montrer comment un spéculateur peut par un simple caprice provoquer un krach. Le thème du film, à l'époque, n'est pas fait pour surprendre en considérant les nombreux scandales financiers de la Troisième République. Brachart (Harry Baur, toujours impressionnant) est-il prêt à sacrifier sa fortune par vengeance?
L'intrigue conjugale et
l'adultère
de Madame Brachart sont en soi très communs mais servent parfaitement, grâce à la qualité des dialogues, souvent grinçants, la démonstration et la dénonciation de l'auteur: des manigances spéculatives aux confins de l'escroquerie. Le propos est d'autant plus édifiant que la catastrophe boursière que pourrait provoquer Brachart n'a pas de cause financière.
Harry Baur porte le film, à la fois en homme amoureux vindicatif et en capitaliste impitoyable.