The Rock himself est de retour dans un blockbuster grandeur nature, ou plutôt avec Mère Nature bien énervée. Superbe acceptation de tous les codes du cinéma d'action et catastrophe américain, San Andreas est un pure moment d'hallucination. Il ne lésine sur aucun dialogue convenu (on peut même les prévoir et les dire avant les personnages eux-mêmes), aucun plan déjà vu mille fois, aucune blague éculée, aucun passage obligé et autre stéréotypes qu'on croyait disparu au début des années 2000. La complète en somme, œuf, tomate, jambon, fromage, la bolée offerte par la maison. Une telle candeur force l'admiration.
De plus le film a des airs de combat pour l'égalité homme-femme (du moins au cinéma) avec une fille (qui tient de son père mais quand même) qui sauve les gens. Bon OK, elle s'est faite sauver avant et elle se fait sauver ensuite. Donc bon, en fait … ça reste traditionnel. Je m'étais emballé, c'est pas Lara Croft non plus.
Il a même un côté social en nous montrant que les hommes puissants ne sont pas les plus courageux, que lorsque les choses deviennent difficiles on ne peut que compter sur les hommes du peuple, les hommes intègres, ceux qui remarquent du coin de l'œil qu'on n'a pas fait son lacet (c'est vraiment dans le film). C'est à ce film que le gratin cannois aurait du donner la Palme d'Or. Bah oui.
Au fond il s'agit d'un film que ni André Breton, ni Salvador Dali n'auraient renié, tellement il porte le surréalisme à son paroxysme. Un joyau du calibrage post-hollywwodien, une ode à l'héroïsme désuet. Bravo.