Travail
Qu'on se rende compte de la puissance extraordinaire du travail dans l'univers américain: c'est la seule institution qui puisse mettre à mal la famille, pourtant au dessus de tout (voir paragraphe suivant), par l'excès de sa pratique. Car c'est par le travail que se réalisent les héros, et les salauds. Ici, on est chef d'équipe de sauveteurs ou architecte millionnaire. Pas caissier de supérette ou technicien de surface. Et quand on est une femme, on est femme de (sauveteur ou architecte).
Famille
Ne nous y trompons pas: San Andreas est un film subversif. Sous la surface lisse et polie de sa carrosserie rutilante, les méandres de sa mécanique sont complexes. On y apprend que la famille est un pilier sociétal bien plus puissant que le bout de continent sur lequel on s'agite. Alors que, par un formidable aveu de faiblesse, la Californie se craquelle de part en part, Tom le héros recolle les morceaux avec sa femme. On voit bien qui est le plus fort.
Rien ne résiste à un Tsunami d'amour. Même pas la mort.
(notons au passage la relative paresse des scénaristes qui semblent si convaincus de la place essentielle de la famille qu'ils pourraient de temps en temps la mettre à l'épreuve en mettant en scène un mari/père délaissé lâche et veule et un amant/beau-père exemplaire. Juste comme ça. Pour rire)
Patrie
A chaque fois qu'on se dit que la catastrophe à laquelle on assiste pourrait survenir un peu n'importe ou sur la surface de la planète, on se trompe. Si les fléaux s'abattent avec une telle régularité sur le sol étasunien, c'est parce que c'est le coin du monde qui abrite le plus de héros.
Et si nous devions l'oublier, le film nous le rappelle avec un à-propos plein de subtilité en déployant la star spangled banner sous un soleil couchant naturel et bouleversant.
Avec une telle débauche de moyen, il eut été déplorable de taper à côté de la plaque.
Tectonique.