Je l'aime bien, le Dwayne Jonhson, mais je dois avouer que ses choix de carrière me laissent perplexe. Un peu trop tôt propulsé au rang de "nouveau Schwarzenegger", j'ai le sentiment que le bonhomme n'aura retenu que le pire de la filmo du chêne autrichien comme ligne de conduite. En gros on oublie les Conan the Barbarian, Predator, Total Recall et autres Terminator, pour ne conserver que les Commando, Running Man, Twins ou Kindergarden Cop. Et ce n'est pas le prochain Baywatch qui risque de changer la donne, malgré quelques tentatives sympathiques comme sa prestation hallucinée dans le délirant Southland Tales ou sa belle présence dans le joli Gridiron Gang.
Plus à un film de merde prêt, Dwayne Jonhson va donc se coltiner cette fois à rien de moins que la tristement célèbre faille de San Andreas, pour les besoins d'une superproduction sans cesse réécrite et qui se résume finalement à un 2012 local. L'action est recentrée, les protagonistes moins nombreux mais rassurez-vous, c'est tout aussi con et puant de conservatisme.
Tapant constamment dans la parodie involontaire, San Andreas est cosmiquement con, donc relativement drôle si l'on se le mate en bonne compagnie et une bière bien fraîche à la main. Ce qui le sauve du désastre total, le film enquillant les clichés et lieux communs tout en se prenant magistralement au sérieux pendant près de deux heures. Tout est prévisible de bout en bout, torché sans aucune once d'efficacité par Brad Peyton (un gars responsable des suites de Cats and Dogs et de Journey to the Center of the Earth, c'est dire !) et d'un patriotisme qui ferait presque rougir Roland Emmerich.
Le casting en mode "la ferme, je paie mes factures, me jugez-pas" brille par son absence totale de conviction, condamné à jouer jusqu'à ce que mort s'en suive des caricatures jamais attachantes, allant du héros divorcé forcément traumatisé par la perte d'un être cher au beau-père lâche et qui trépassera dans d'atroces souffrances (je ne spoile pas, ça se passe toujours comme ça pour ce type de personnages à Hollywood), en passant par la gentille fifille aux superbes sei... yeux et par l'ex-femme qui renouera bien évidemment avec le héros parce que le divorce c'est Satan.
Pas franchement spectaculaire malgré des effets spéciaux allant du très bon au trop voyant, englué sous une avalanche de bon sentiments sirupeux alors qu'il montre la mort de milliers de figurants sans la moindre petite parcelle d'émotion, San Andreas est donc un bon gros film de merde putassier et stupide, ce qui le rend du coup plutôt drôle une fois abordé au millième degré.