Bon, visiblement le film a connu pas mal de soucis de production, avec notamment un changement de réalisateur sur le tard : je veux bien, mais cela n'excuse pas tout. En même temps, difficile de s'attendre à de la dentelle avec une adaptation des romans de Frédéric Dard, mais quand même... Entre vulgarité, outrance et allusions sexuelles aussi lourdingues qu'omniprésentes, difficile d'avoir un quelconque répit et apprécier vaguement ce à quoi on pourrait se raccrocher : décors, gentille caricature du système politique...
À ce titre, si l'intrigue policière fait vaguement illusion, le dénouement (qui plus est assez prévisible) et les nombreuses incohérences finissent par traduire sa terrible vacuité, finalement très raccord avec la bêtise terrifiante dont font preuve de nombreux dialogues, sans parler de plusieurs scènes proprement honteuses. C'est d'autant plus dommage que, lorsque « San Antonio » joue à fond la carte de la décontraction assumée, on peut sourire de temps à autre, les scènes d'action n'étant vraiment pas si mauvaises, ce festival de créatures de rêves défilant sous nos yeux, symbole d'une caricature assumée, faisant son petit effet. Trop, beaucoup trop peu pour sauver un ensemble régulièrement pathétique, même le duo Lanvin - Depardieu se noyant dans la consternation ambiante. Vous voilà prévenus...