Nouvelle adaptation d’un roman de Tom Clancy, dont les occasions manquées de le porter à l’écran étaient nombreuses depuis sa sortie en librairie (Keanu Reeves, Laurence Fishburne ou encore Gary Sinise avaient un temps été attachés au projet), SANS AUCUN REMORDS se présente comme une succession de séquences d’action tenue par une trame de complot et le désir de vengeance de son héros, un soldat ayant survécu à une tentative d’assassinat ayant coûtée la vie à sa femme enceinte. Le scénario de Will Staples, retravaillé par le scénariste Taylor Sheridan (SICARIO 1 et 2, COMANCHERIA, WIND RIVER), semble s’inspirer des récentes dissensions apparues dans les relations entre les États-Unis et la Russie pour élaborer sa toile de fond, en faisant toutefois preuve de prudence – bien que le film se donne par instant l’air de progresser en terrain miné. Quelques invraisemblances et facilités scénaristiques émaillent également le récit, mais celles-ci se révèlent finalement assez peu handicapantes.
Côté action, le réalisateur italien Stefano Sollima confirme après SICARIO 2 son aisance dans ce registre, parvenant une fois encore à rendre chaque séquence musclée spectaculaire, et ce sans ne jamais céder de terrain au montage syncopé, à la caméra tremblante, ou la débauche d’effets numériques. C’est sobre et très efficace.
Un bon programme malheureusement saboté par des personnages dépourvus de vie, et des acteurs totalement absents, avec une mention spéciale pour Michael B. Jordan, qui ne dessert pas les dents de tout le film, et Jamie Bell, peu crédible en agent de la CIA. Au point où j’en suis vite arrivé au degré zéro de l’implication émotionnelle.
Enfin, un aparté sur la musique composée par Jónsi. Que cela soit dans le film ou en écoute isolée, rien ne permet d’identifier la patte du leader du groupe Sigur Rós. Sa composition aurait pu être confiée à Lorne Balfe ou David Buckley qu’on y aurait vu que du feu. Ce n’est même pas au niveau de sa compatriote Hildur Guðnadóttir (SICARIO 2, la série CHERNOBYL), dont il imite par instant le style. C’est un score impersonnel et interchangeable, en plus d’être dégueulasse. Vraiment très déçu.