Nouveauté de la semaine chez Amazon Prime Video, Sans aucun remords fait partie de ces films qui devaient initialement sortir sur les grands écrans. Loin d’être une œuvre banale, cette réalisation attire forcément la curiosité d’une part pour son acteur vedette à savoir Michael B. Jordan en tête d’affiche qu’on a pu apercevoir récemment dans Black Panther ou dans les deux films Creed. D’autre part, on assiste à une nouvelle adaptation de l’un des romans du célèbre auteur d’espionnage, Tom Clancy, à qui l’on doit la naissance de séries vidéoludiques devenues aujourd’hui incontournables comme Ghost Recon et Splinter Cell mais aussi une figure importante du cinéma d’action à savoir Jack Ryan, également transposé en série sur la même plateforme. Dès les premières minutes, on est en terrain connu, il n’y a pas de doute sur la marchandise, on est bien en face du film que l’on pouvait attendre en nous présentant une unité d’élite américaine au cœur d’une infiltration en pleine zone de guerre. On y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès de l’écrivain mais aussi ses clichés patriotiques qui peuvent lasser. Au sein de cette équipe, le film va s’attarder sur l’un des membres sur lequel on nous présente sa vie personnelle, un homme qui s’engage trop dans son métier au détriment de sa femme. Encore un stéréotype alors que le film vient de commencer, bref le spectateur commence à redouter une absence d’originalité par la suite. Alors que chaque membre du commando est rentré au pays, chacun d’entre eux est tour à tour mystérieusement assassiné. Attaqué lui aussi à son domicile, ce soldat sera alors blessé lors d’un échange de tirs tandis que sa compagne enceinte est froidement abattue. Un évènement tragique qui va profondément impacter le personnage principal qui décide de se remettre de ses blessures dans un but de vengeance. S’annonce alors un film bien bourrin du style John Wick à la sauce Tom Clancy saupoudré de sous intrigues géopolitiques. Cependant, la comparaison s’arrête là puisque le film ne parvient jamais à trouver le génie de son comparse dans ses séquences d’action malgré quelques fulgurances. Il faut bien avouer qu’il n’y a rien de bien transcendant malgré une volonté évidente de nous envoyer des combats brutaux. Mais rien n’y fait, il est difficile de s’extasier devant une mise en scène plutôt fade même si la caméra tente bien ici et là de nous apporter du rythme. Un manque d’audace qui se confirme également par un ton résolument grisâtre à l’écran qui ne met clairement pas en valeur les personnages à travers des passages finalement quelconques. Encore une fois, il y a bien quelques éclairs de génie mais cela ne suffit pas à en faire un film mémorable. Malgré la présence d’acteurs de renom comme Guy Pearce et Jamie Bell, ce n'est pas de leur côté qu’il faudra trouver une once de plus-value. Ils ne sont pas mauvais mais leur prestation est plutôt oubliable et interprètent des personnages secondaires transparents et insipides. Finalement, il y a bien le seul Michael B. Jordan qui porte le film sur ses épaules en incarnant avec force ce militaire détruit qui a tout perdu et ne croit plus en rien. Il dégage une prestance dans ce rôle en usant de moyens brutaux pour arriver à ses fins allant ainsi contre les ordres de sa hiérarchie. Ce n’est pas du côté du traitement des personnages que l’on trouvera donc une prise de risque, ça respire là aussi le déjà-vu. L’histoire est terriblement prévisible, il est assez facile de deviner l’issue de plusieurs passages et nous étonne que très rarement. Malgré une introduction qui donne le ton, on pouvait en attendre davantage du côté de l’action afin de pallier ces facilités narratives mais finalement elles sont banales même si elles font le job. Le réalisateur italien, Stefano Sollima, qui s’est démarqué avec la série Gomorra ou la suite au cinéma de Sicario n’est pas un manche mais il assure l’essentiel en imposant un rythme continu avec son nouveau métrage mais sans aucune prise de risque. Ce n’est pas l’écriture de Taylor Sheridan qui parviendra à réveiller notre intérêt, lui qui nous avait habituer à bien mieux, on trouve encore une fois Sicario dans son CV mais également des films solides comme Comancheria ou Wind River. Finalement, Sans Aucun Remords n’est pas la claque attendue et s’impose au contraire comme un produit quelconque qu’on ne retiendra pas dans cette première partie d’année si particulière.