On peut ne pas attendre grand chose d'autre d'un film de ce genre que des visages effrayés et des bang bang entre deux moments de silence mais il n'en est rien car même si le sujet est déjà bien rodé, le réalisateur ne tombe pas dans les écueils habituels. Le casting est bien choisi d'abord ce qui permet d'éviter les punchlines lourdingues des poids lourds du style "ce fut un honneur de servir à vos côtés" et les échanges de regards vides trop appuyés (pas de noms mais suivez mon regard). La réalisation passe de scènes d'action qui laissent la part belle aux comédiens et moins aux effets spéciaux à des moments plus intimes car même s'il présente quelques faiblesses, ce film de "petite" horreur n'est pas dénué de poésie (revoir la scène des marionnettes ou le pseudo spectacle de magie dans le bar) et se démarque plutôt des produits de masse qu'on nous vend régulièrement. On nous propose quelques trouvailles comme une partie de l'histoire présentée du point de vue du chat ce qui permet une toute autre vision du déroulement et ajoute un peu d'humour. Niveau thèmes, l'inversion des genres est très actuelle avec une femme forte, malade et misanthrope, archétype du monde marginal des artistes engagés, qui aide un étudiant en droit , apeuré et perdu abîmant peu à peu son costard, qui symbolise l'impuissance de l'establishment capitaliste devant ce qu'il ne peut contrôler. Finalement "Tout est bruit pour qui a peur."