Une caméra nerveuse et acérée suit Santosh, jeune femme qui vient de perdre son époux et hérite de sa charge de gardien de la paix.
On est très vite embarqué dans le sillage de ses voiles, on la voit avec intérêt tomber le sari pour un uniforme sable, après avoir nettoyé le sang qui maculait celui de son mari.
Shahana Goswami aimante. Par son jeu tout en regards et en silences, elle rend palpable la force de caractère de son personnage. Santosh offre une résistance tranquille aux petites humiliations journalières et découvre avec étonnement sa propre autorité et le pouvoir qui en découle.
Les choix que l'on fait lorsqu'on détient une parcelle de pouvoir sont au cœur de ce film,
histoire d'une enquête dans un État de putréfaction avancée où règnent corruption, inégalité systémique, pauvreté et violence, et où l'absence de droit fait loi.
"il y a deux sortes d'intouchables : ceux qu'on ne veut pas toucher, et ceux qu'on n'a pas le droit de toucher" dit à Santosh Ma'am Sharma l'enquêtrice en chef.
Sandhya Suri compose ses plans avec justesse et simplicité, sans afféterie, et l'impensable est montré avec une sobriété qui favorise la réflexion.