L'histoire se déroule dans l'État fictif du Chirag Pradesh, au nord de l'Inde. Santosh est enquêtrice sur un crime horrible et de ses conséquences tout aussi terribles.
Le dilemme moral de Santosh, qui survient lorsqu’un suspect semble correspondre un peu trop parfaitement au profil recherché, est semblable à celui que l’on rencontre chez de nombreux enquêteurs dans les films noirs de toutes nationalités .
Les hésitations de Santosh sont remarquablement suivies par la caméra sinueuse de Lennert Hillege. L'expérience de documentariste de la réalisatrice, Sandhya Suri, est évidente dans la mise en scène. L'approche est basée sur l’observation, et le jeu des acteurs est aussi naturel que le tournage en extérieur. Des acteurs, pour la plupart inconnus, interprètent avec brio la vision de Suri d'un monde dégradé dans lequel la vengeance est synonyme de justice.
Formidable performance de Shahana Goswami, en grande partie transmise par les manières tendues et vigilantes de Santosh. ses épaules voûtées et son corps tendu. Seuls, ses yeux révélant ses émotions, Goswami donne à son personnage suffisamment de vie intérieure pour rendre crédible la conclusion du voyage de Santosh.
De plus ce film est une immersion passionnante dans la vie quotidienne des hindous des castes d’intouchables – Dalits, “qui n’ont pas le droit de toucher les autres” – et des castes supérieures “que l’on n’a pas le droit de toucher”, même pénalement...
Une recommandation pour terminer, évitez d’aller commettre crimes ou délits en Inde, les techniques d’interrogatoire sont dissuasives.