J’ai beaucoup aimé la progression lente du film, les personnages principaux apparaissent progressivement dans toute leur complexité. Cette lenteur revendiquée est à la fois celle de l’acceptation de soi, de l’essayage d’une nouvelle tenue, d’un nouvel uniforme, jusqu’à la tache, l’usure, le temps aussi de saisir la place et le rôle de chacun. Voir les choses jusqu’à l’éblouissement, la nausée ou l’écœurement, pour en définitive pouvoir enfin choisir et ne plus subir, enfin c’est ce que l’on peut espérer.
Quelle plongée dans une société indienne sous tension. Les ambiances clair-obscur d’un monde interlope au sein duquel chacun trace ses lignes de pouvoir, de soumission, d’asservissement ou - quant il reste un sens de la dignité - de rébellion.