Avec Santosh, le récit d’une femme devenue policière par héritage met en lumière les fractures sociales de l’Inde contemporaine : castes, racisme, misogynie et corruption. Ce parcours initiatique en trois actes, parsemé de quelques lenteurs, s'attache au regard de l'apprentie.
D’abord témoin des injustices, l’héroïne trouve en Sharma une mentore ambiguë. Le film, porté par une mise en scène naturaliste et des cadres inspirés du documentaire, dépasse le réalisme pour laisser entrevoir une justice rêvée.
En filigrane, Santosh explore une Inde gangrenée par les divisions religieuses, les inégalités de caste et le mépris des femmes, sans didactisme mais avec une narration fluide. La violence, omniprésente, reflète une société en quête d'équilibre mais incapable de dépasser ses antagonismes religieux, sociaux et genrés. Tandis que la figure de Sharma se complexifie, révélant les paradoxes du pouvoir et les failles d'un idéal féministe.
Sous couvert de thriller, le film interroge la justice, entre compassion et dureté, et en propose un portrait nuancé. Sans exotisation, Santosh transcende son cadre local pour offrir une réflexion universelle sur la quête d’une justice imparfaite mais essentielle.