Le dépucelage ultime du cinéphile !!!
"Le Tango de Satan", qu'il est encore plus professionnel d'appeler par son titre original "Sátántangó" même si ça veut dire la même chose, est le film à voir absolument pour le cinéphile s'il veut se considérer comme véritablement dépucelé (cinématographiquement parlant bien sûr !!!). Ben oui, un film hongrois de sept heures et demie en noir et blanc, avec des plans-séquences de 20 minutes (j'exagère évidemment... enfin à peine !!!) où son cinéaste Béla Tarr montre une action dans sa véritable durée réelle, avec comme sujet l'histoire des âmes errantes d'une ancienne ferme collective, symbolisant allégoriquement la chute du communiste, (vous allez pas me dire qu'il n'y a pas plus bandant comme sujet quand même !!!), comme challenge de film à regarder, il ne peut avoir plus fort hors cinéma purement expérimental.
Et pour que le challenge soit complet, il faut que les sept heures et demie soient vues d'affilée ou au minimum soient vues dans la même journée (c'est personnellement ce que j'ai fait parce que j'ai interrompu le film pour voir sur IMDB s'ils ont vraiment torturé et tué ce pauvre chat ; heureusement que non mais la séquence est fichtrement réaliste !!!).
Bon, je me moque... mais il faut reconnaître que cette oeuvre est remarquable pour son jusqu'au-boutisme. Tarr ne fait jamais les choses à moitié ce qui en fait une oeuvre véritablement unique et spéciale. Et puis le noir et blanc est superbe, les mouvements de caméras pendant les plans-séquences sont d'une fluidité et d'une maîtrise impressionnantes, la direction d'acteurs est parfaite... J'ai décroché parfois mais il y a des scènes qui parviennent à être hypnotiques comme l'éprouvante séquence du chat ou encore quand un escroc profite du suicide d'une jeune fille (la tortionnaire !!!) pour manipuler les habitants de la ferme.
J'ai pas aimé ce film, je ne l'ai pas détesté non plus, disons que je l'ai admiré sur plusieurs points...