Dès les premières respirations chez le médecin, on sent tout l’érotisme qui habite le personnage de Felix Maritaud et ne le quitte pas du film. Déjà vibrant dans 120 battements par minutes de Robin Campillo Grand Prix du Jury l’an dernier, l’acteur apporte toute sa fraîcheur et son envie pour son deuxième rôle dans un long métrage, le premier en revanche pour le réalisateur. Sauvage raconte l’histoire d’un homme qui en aime d’autres le temps d’une nuit ou de quelques heures. C’est un film sur la liberté à travers la solitude et le besoin de tendresse que le personnage trouve grâce à la sexualité. Certaines scènes sont d’ailleurs très marquantes à ce propos, notamment celle chez la femme médecin qui veut le soigner. Lorsque Léo la prend dans ses bras, c’est tout un mélange d’émotions qui ressort en quelques secondes et c’est comme si le spectateur respirait en même temps que le personnage. Il passe son temps à chercher l’air, et sa maladie qui le pousse à tousser n’est que la simple représentation de cet étouffement. Léo respire la liberté en levant très souvent la tête vers le ciel comme pour montrer que, quoi qu’il lui arrive, il survit. Les rayons du soleil subliment son visage et sa peau souvent marquée par la vie qu’il mène et les nuits passées sans dormir. C’est aussi cela Sauvage, faire transpirer les corps en éveil et réveiller les corps endormis. Pour Léo, aucune distinction ne se fait entre les clients. Il passe d’hommes handicapés à d’autres plus âgés que lui sans différence aucune dans les baisers qu’il leur donne. Ces baisers d’ailleurs symbolisent le besoin d’amour qu’il éprouve parce que son ami, lui, se refuse à le faire. (Intégralité de la critique ici)