Présenté à la Semaine de la critique au Festival de Cannes, SAUVAGE nous embarque auprès de Léo, un rêveur qui n’a que la rue pour exister. Avide de contact humain, il se livre aux hommes pour un peu d’argent, sans aucune retenue. Il est un enfant « sauvage », avec la naïveté d’un Petit Prince, sans conscience du danger, de la drogue, de la violence ou du rejet. Il tombe amoureux d’un autre prostitué, qui n’est pourtant pas attiré par les hommes, mais qui cherchera désespérément à le protéger. Cette recherche parfois cruelle d’affection fait toute la force du film. Porté par un Félix Maritaud d’une justesse incroyable, le personnage de Léo est un être humain, un vrai, nourri par sa sensibilité et son besoin de donner de l’amour. Il croisera la route de clients très différents, plus ou moins réalistes, mais qui nous offrent des moments d’émotions authentiques, d’une rare profondeur. Loin du misérabilisme ambiant lié à ce type de sujet, le film nous emporte dans les méandres d’une vie dissolue mais qui pourtant aspire à tout autre chose. Tout le long du film le réalisateur nous questionne sur les choix de son personnage, une énigme encore difficile à résoudre…
Sauvage nous délivre une chaleur incroyable, baigné dans la lumière de Félix Maritaud. L’oeuvre est une ode à la liberté, celle de disposer de son corps, d’aimer, de s’enfuir. Jusqu’à cette scène finale, hypnotique, qui n’a de cesse de me bouleverser…