En Turquie médiévale agressée par des salopards de chrétiens, le fils Battal Gazi doit sauver son père et venger sa sœur (en visant les burnes).
Il faut savoir que Battal Gazi est un personnage véridique un peu fantasmé de la Turquie, un peu notre Jeanne d'Arc à nous. Ici, c'est le grand Cüneyt Arkın qui tient les rôles titres (en effet, il jour à la fois le père et le fils).
Pour ceux qui ne savent pas, Cüneyt Arkın est un acteur très célèbre là-bas, très prolifique (plus de trois cents films dont un bon paquet de nanards), et physiquement charismatique : il a un air indéniable d'Alain Delon cinquantenaire et est d'ailleurs très beau dans le rôle du père dans le film, avec sa fausse barbe et ses beaux yeux.
Le film a des couleurs splendides. Si les costumes, les sauts sur trampoline, le sang et les armes des méchants principaux font *cheap*, il y a quand même une belle direction et une qualité de production : les costumes , les lumières, les décors, etc.. Bon, on sent qu'il faut économiser les coûts quand même, par exemple avec les crucifiés dont on ne montre pas les pieds car ils sont en fait debout directement sur le sol, ou bien cette magnifique absence de début : le fils Battal Gazi, pour succéder à son père, doit réussir trois épreuves : le tir à l'air, l'épée et l'équitation. Il se verra donc primé après... deux épreuves. Remarque, c'est peut-être par manque de cascadeurs valides qu'ils ont annulé l'épreuve de l'équitation, car il y a une scène de course-poursuite à cheval plus tard, scène où il y a indéniablement un cascadeur qui se fait piétiner par sa monture et un autre dont le pied reste coincé dans les étriers et qui se fait traîner sur le sol.
Le film étant une édification sur le danger des chrétiens envahisseurs (pour une fois que l'on voit le point de vue opposé), oubliez toute nuance. Si les bons chrétiens que l'on aperçoit pouvaient un temps nous faire croire à un film promouvant l'amitié des peuples, le manichéisme est évident quand ces bons chrétiens voient la lumière et se convertissent à la foi musulmane, la seule vraie foi. Amusant, les chrétiens principaux sont de toute évidence inspirés par certaines figures occidentales connues : Guillame Tell, Frère Tuck, Petit Jean, Maciste, etc.
Le film démarre sur les chapeaux de roue, tant et si bien qu'on se demande comment l'action va tenir 1h30, mais il y a des rebondissements, des retournements de situation et, au final, on a un film tout à fait plaisant à suivre.