Alors que Saw VI est en post-production, l’annonce est faite qu'un septième et un huitième film sont prévus, toujours avec les scénaristes Patrick Melton et Marcus Dunstan à l'écriture. Toutefois, en décembre 2009, il est annoncé que le septième épisode sera finalement le dernier film de la saga en raison du semi-échec au box-office de Saw VI, contraignant les scénaristes à combiner les scénarios des deux épisodes en une seule intrigue pour apporter une conclusion en un unique film.
David Hackl, directeur artistique de la saga et réalisateur de SAW V, avait d’abord été choisi pour réaliser ce dernier opus, mais deux semaines avant le début du tournage les studios ont plutôt décidé de ramener Kevin Greutert, monteur de la saga et réalisateur de SAW VI. Ce changement de dernière minute et la décision de combiner ce qui devait être un huitième film au scénario de ce septième a clairement eu un impact sur le rendu final.
À la réalisation, Kevin Greutert ne s’en sort pas aussi bien qu’avec le précédent, mais le tout peut être pardonné en sachant qu’il a été amené sur le projet à la dernière minute. Même chose pour Patrick Melton et Marcus Dunstan à l’écriture, qui ont dû faire des pieds et des mains pour combiner deux films en un. Le résultat final ressemble plus à un téléfilm qu’à ce qu’on avait été habitués avec le reste de la franchise. Beaucoup d’éléments de l’intrigue ne font aucun sens, comme Mark Hoffman qui réussit à créer ses pièges tout en essayant de s’échapper de la police.
Halloween 2010, comme chaque année, même rengaine, voici SAW 3D : The Final Chapter, effet d’aubaine qui déçoit au passage les esprits farceurs qui attendaient SAW VII.
Mais abordons en premier lieu le sujet qui fâche, la 3D. C’est simple, elle ne sert strictement à rien et, si ce n’est quelques éclaboussures sanguinolentes et autres giclées de tripes plus que ponctuelles, elle est carrément inutile du début à la fin du film. Soit un élément supplémentaire venant renforcer l’idée que la franchise n’est pas seulement motivée par un amour inconditionnel du cinéma (vous avez dit commerciale ?).
Comme dans les deux derniers opus de la saga, nous allons suivre un personnage qui doit survivre à différents « jeux » et sauver ses amis ou collègues. C’est Sean Patrick Flanery qui incarne Bobby Dagen un prétendu survivants des pièges de Jigsaw. Comme dans les deux épisodes précédent, les « jeux » sadiques du tueur au puzzle qui entourent Bobby n'ont aucune incidence sur l'intrigue principal. On ne peut aucunement s’attacher à Bobby Dagen ou à tous les autres acteurs qui l’entoure durant ses pièges.
Le film se doit néanmoins de boucler la boucle, alors le film lorgne sur sa généalogie et plus particulièrement sur le divin ancêtre à la progéniture dévoyée, pour nous ressortir du placard Cary Elwes, le Dr. Gordon du premier SAW. On y retrouve aussi pas mal de survivants des « jeux » et opus précédents. On se dit d’abord qu’on pourrait nous reprendre un peu le fil sacrément emmêlé des événements (puisque la série se veut cohérente), commenter les nouveaux joujoux, les retours, révélations et autres luttes sanguinaires entre émules de Jigsaw, voire poursuivre l’embryon de réflexion sur les médias qui traverse la saga. Et puis vient le sentiment que l’honnêteté intellectuelle ne va peut-être pas jusqu’à rendre justice à ce qui est objectivement le plus mauvais des épisodes de la saga.
On va simplement apporter une conclusion à la rivalité entre Mark Hoffman et Jill Tuck, les deux héritiers du tueur au puzzle incarnés respectivement par Costas Mandylor et Betsy Russell. Ils seront épaulés par deux nouveaux flics : Chad Donella et Laurence Anthony qui vont essayer de mener l’enquête sur Jigsaw et ses héritiers. Le soufflé est retombé depuis longtemps, au moins à l’épisode précédent, donc on ne se sent pas concerner dans la traque de Mark Hoffman.
Tobin Bell, de moins en moins présent, diffuse tout de même son charisme dans l’ensemble du film qui ne se consolera que de ça.
Je ne vais pas bouder mon plaisir de voir Chester Bennington, le chanteur de Linkin Park, au casting une des meilleures scène de piège au sein d’un garage. Parler de Chester me donne l’occasion de toucher un mot sur Charlie Clouser, le compositeur de la saga entière. Il a toujours fait du bon travail même si il s’est souvent reposer sur la bande-son qu’il avait composé pour le tout premier SAW.
On est content de voir s’éteindre la saga SAW, dommage que ce soit avec cet opus car comment ne pas avoir la désagréable impression d’assister ici à la projection du plus mauvais épisode de la saga. Tous les changements de dernière minute se font beaucoup sentir et les effets 3D n’apportent rien de plus au métrage. Ce ne sont pas ces quelques bouts d’intestins peu réalistes lancés au visage du spectateur qui vont venir sauver ce dernier chapitre d’une saga qui avait si bien débuté.