Aux vues du final de SAW III, on aurait cru, voire espéré pour certains, que la saga se termine pour de bon. C’était sans compter sur l’odeur des billets verts, Jigsaw et ses pièges peuvent encore rapporter des millions dans les caisses, pourquoi s’en priver ? Ce quatrième opus sera le premier à ne pas être scénarisé par les créateurs du film originel, Leigh Whannell et James Wan, ces derniers officiant désormais uniquement en tant que producteurs exécutifs.
C’est le trio composé de Patrick Melton, Marcus Dunstan et Thomas Fenton qui arrive au scénario et qui devra se débrouiller avec la fin gênante du troisième opus. Le réalisateur du deuxième et troisième épisode Darren Lynn Bousman voulait faire de son oeuvre une trilogie en s'arrêtant à trois volets. Les producteurs voulant absolument continuer la saga, le réalisateur, après avoir toutefois refusé, accepte de revenir derrière la caméra et aussi à l’écriture. Il fera parti de ceux qui ont trouvés la solution pour continuer la saga :
Notre solution à ce dilemme est ce qui rend le film encore plus passionnant ! La mort du tueur dans SAW III nous a laissés face à un défi créatif de taille et en même temps très excitant. Pour ne pas basculer dans la parodie ni retomber dans un prequel classique, nous devions absolument faire quelque chose de malin et de différent. SAW IV est l'occasion d'aller encore plus loin avec cette série et d'explorer plus profondément l'histoire du tueur au puzzle, sa philosophie et ses obsessions. En montrant qui il est et de quoi il est fait, ce film emmène les spectateurs au coeur même de l'horreur.
Darren Lynn Bousman connait très bien la franchise. Son style reste intact et il utilise encore les mêmes transitions qu’il avait intégrées lors du deuxième volet, qui fonctionnent pourtant moins bien cette fois. Souvent insérées en plein milieu d’une scène d’action, ces coupures viennent briser la tension.
Et narrativement, c’est la confusion qui règne. A force de flashbacks qui revisitent les scènes des précédents films, et des flashbacks qui ne sont pas forcément ordonné, on est un peu perdu dans la timeline, si bien que la dernière partie du film devient incompréhensible, avant que l’inévitable twist final finisse par tout nous expliquer en proposant quelque chose d’inédit : la narration de ce quatrième opus se passe en parallèle de SAW III.
SAW IV sort pour Halloween 2007 et l’équipe de production annonce déjà un cinquième épisode pour l’année prochaine à la même période.
Avec la mort de John Kramer, le tueur au puzzle, on pouvait croire ne plus le voir à l’écran, mais quelle erreur. Ici, on va explorer plus en profondeur le passé de Jigsaw en se penchent cette fois-ci sur son premier meurtre, la perte de son enfant et sa relation avec sa femme. Ces flashbacks viennent ralentir le rythme du film, mais le charisme de Tobin Bell imprègne le film et lui donne un certain cachet. C’est Betsy Russell qui interprète sa femme et qui a une importance dans la narration des flashbacks.
Les pièges machiavéliques et meurtriers sont dispersés sur toute la durée du film de façon à assurer de fortes sensations et nous réveiller après les flashbacks. Après déjà trois films, cela fonctionne toujours aussi bien même si une grande partie des engins sont des variations de ce que l'on a pu voir précédemment dans la série. De nouvelles idées perverses assurent quelques surprises, pas toujours aussi efficaces que les vieilles recettes, dans la manière de torturer les victimes et par la même le spectateur. Que l'on s'attache ou pas aux personnages suppliciés, le mécanisme inexorable et implacable de la plupart des mises en scène produit un évident effet par procuration sur les spectateurs.
C’est le sergent Daniel Rigg qui va être au centre du jeu cette fois. Le personnage de Lyriq Bent a été introduit dans SAW II et il va devoir sauver les inspecteurs Eric Matthews et Mark Hoffman, introduit respectivement dans le deuxième et troisième opus, et toujours interprétés par le frère de Mark Wahlberg : Donnie Wahlberg et Costas Mandylor. L'histoire et les véritables intentions du tueur au puzzle vont peu à peu être dévoilées, ainsi que ses plans sinistres pour ses victimes passées, présentes et futures.
On introduit aussi Scott Patterson et Athena Karkanis, les agents spéciaux Strahm et Perez qui enquêtent sur le tueur au puzzle et surtout sur les complices de Jigsaw qui, selon eux, sont plusieurs. De quoi préparer la suite.
Amanda Young n'était qu'un triste épigone, incapable de reprendre le flambeau et de poursuivre l’oeuvre machiavélique du tueur au puzzle. Alors, quelle oeuvre ? Dans quel but ? On ne le saura jamais. Mais peu importe. Cette fois-ci, c'est un autre héritier qui est mis à rude épreuve, et dont l'identité sera dévoilée dans les dernières secondes du film.
Le film repose essentiellement sur toute sa kyrielle de flashbacks, censés nous expliquer le pourquoi du comment. C’est d’ailleurs plaisant de revoir Tony Nappo et Emmanuelle Vaugier du deuxième opus ou Angus Macfadyen et Bahar Soomekh du troisième opus. La franchise n’oublie pas ses personnages, même les plus tertiaire.
SAW IV à l’idée génial de se dérouler en même temps que SAW III et permet de relancer la franchise avec un nouveau disciple du tueur au puzzle. On nous ramène des personnages des épisodes précédents pour connecter toutes les intrigues, cela va avoir l’effet de perdre les spectateurs, mais de fidéliser les aficionados de la saga pour les ramener en salle l’année prochaine pour voir le SAW V qui est déjà programmé.