Durant le tournage de SAW IV, les scénaristes Patrick Melton et Marcus Dunstan écrivent les scripts de SAW V et de ce sixième opus. Les trames narratives seront donc toutes similaires, avec un rythme ralenti par tous les flashbacks qui, cette fois, explorent la relation intéressante entre John Kramer, Jill Tuck et Mark Hoffman.
SAW VI sort pour Halloween 2009 et a l’handicap de présenter un titre propice aux moqueries faciles et il faut bien avouer que les légions de blagues charcutières sont vite devenues pénibles pour les fans de la saga.
Le réalisateur David Hackl quitte son poste et est remplacé par Kevin Greutert, qui était autrefois monteur sur les épisodes précédents de la saga. Il maitrise le style visuel frénétique que Darren Lynn Bousman avait imposé sur les premiers épisodes. Il a aussi tenu à s’impliquer dans l’écriture comme il l’indique lui-même :
En tant que réalisateur sur ce nouveau film de la saga SAW, j'ai voulu que SAW VI soit le parcours, l'évolution d'un homme, et je me suis dit que la meilleure façon d'y parvenir était d'introduire un nouveau personnage dans la série. J'aime beaucoup tous les autres, mais nous les connaissons intimement à présent, eux et leur histoire. Arrivé à ce stade, il devient très difficile de surprendre les spectateurs. Le public connaît bien l'univers de SAW à présent, et il est malin ! Je voulais que ce film soit un périple émotionnel que le public ait envie de suivre parallèlement à l'action, comme une histoire en soi, en s'y intéressant au moins autant qu'à la fameuse question de savoir quel sera le prochain piège. Je trouve que c'est là que SAW fonctionne le mieux : lorsqu'il s'agit d'une personne, d'un être humain, qui traverse une série d'épreuves que lui impose la vie. C'est ça, l'histoire de William, avec bien sûr, le tueur au puzzle qui joue à ses jeux tordus !
C’est Peter Outerbridge qui incarne William Easton, le personnage que le réalisateur Kevin Greutert voulait absolument introduire dans son long-métrage. Comme dans l’épisode précédent, les « jeux » sadiques de Jigsaw qui entourent William n'ont aucune incidence sur l'intrigue principal. On ne peut aucunement s’attacher à Outerbridge ou à tous les autres acteurs qui l’entoure durant ses pièges.
Un semblant de vernis scénaristique est posé sur le film pour faire repartir la machine. Pour l’équipe du film, il suffit d’aligner des scènes de torture vaguement justifiées narrativement, de filmer tout ça avec un montage hystérique et d’y apposer un vernis scénaristique moraliste. Hypocritement, la saga persiste donc à se cacher derrière le paravent de la morale vengeresse au lieu d’assumer sa raison d’être commerciale première : on aime voir des personnages mourir de la façon la plus humiliante possible, soumis à une imagination diabolique, et c’est tout.
En ce qui concerne l’intrigue filaire de la saga, le détective Mark Hoffman s'impose comme le légataire incontesté de l'héritage du tueur au puzzle. Cependant, tandis que le FBI se rapproche de plus en plus dangereusement de lui, Hoffman est obligé de commencer un nouveau jeu qui révélera enfin quel est le véritable grand dessein derrière les machinations de Jigsaw. Hoffman, toujours interprété par Costas Mandylor, va devoir se débarrasser des agents Erickson et Perez vu dans les épisodes précédents et incarnés par Mark Rolston et Athena Karkanis. Mais le vrai défi de Hoffman c’est Jill Tuck, la femme de John Kramer, incarnée par Betsy Russell qu’on avait aussi déjà vu dans les précédent opus. Les flashbacks nous permettent d’apprendre que Hoffman n’était pas un héritier si digne, non désiré par Jigsaw, qui préfère léguer ses jeux de fou dangereux à sa femme.
Tobin Bell imprègne toujours les films de la saga de son charisme.
Au final, SAW VI n’apporte pas grand chose de nouveau à la série sauf l’implication de Mark Hoffman sur les anciens « jeux » de la série et sur la nouvelle héritière : Jill Tuck. On conclut assez bien quelques intrigues introduites dans les derniers volets, tout en y ajoutant un peu de suspense pour la suite, mais le dénouement n’est pas aussi surprenant que ce à quoi on a été habitués.