En Angleterre post première guerre mondiale, Edith, une sorte de vieille fille dans une famille conservatrice, va recevoir des courriers d’insultes d’une grande obscénité. Les soupçons vont se porter sur sa voisine, Rose, une femme indépendante qui a perdu son mari à la guerre, et qui jure comme un charretier toute la journée. La jeune policière Gladys va quant à elle remettre cause les soupçons et mener son enquête, contre le gré de sa hiérarchie.
Au-delà de la grossièreté qui est drôle dans le film, le film va prendre la tournure d’une grande bouffonnerie, et quand on voit les faits, cet aspect s’y prête. De prime abord les personnages sont volontairement caricaturaux. Mais au fur et à mesure que le récit avance, le trio de tête féminin de personnages gagne en complexité, tandis que les personnages secondaires eux le restent.
C’est ici assez judicieux car les personnages principaux sont tous confrontés au patriarcat de manières différentes, et il est assez intéressant de voir comment elles s’en affranchissent. Que ce soit le personnage d’Edith qui n’arrive pas à s’émanciper de la pression familiale qui l’oblige à rester à sa place. Le personnage de Gladys qui semble être la seule à prendre au sérieux cette affaire, et qui est obligée de mener son enquête en secret. Elle est aussi confrontée à la débilité de sa hiérarchie, notamment d’un jeune flic, qui a réussi à me faire rire avec une blague sur la graphologie, oui c’est possible. Et enfin, Rose qui paie aussi le prix de son indépendance.
Le dernier plan du film m’a d’ailleurs étonné dans le paradoxe qu’il présente, et j’ai trouvé ça très bien pensé, compte tenu de l’évolution des personnages.
Après, malgré les grossièretés du film, ça aurait pu être plus offensif, peut-être même bête et méchant par moment. C’est peut-être à cause du caractère suranné des insultes, mais c’est au final gentillet. Ça n’empêche que j’ai passé un bon moment devant le film, mais pas inoubliable non plus.