Scarface par Kroakkroqgar
‘Scarface’, c’est avant tout le personnage de Tony Montana. Al Pacino incarne ici un petit immigré ambitieux, entêté, colérique, mais pas complètement mauvais qui deviendra une véritable icône cinématographique. Al Pacino est impressionnant et livre là une performance presque terrifiante.
Dès le début, l’œuvre transpire la tragédie : si l’ascension jubilatoire de Tony ne fait aucun doute, on sait que sa chute en sera d’autant plus douloureuse. Et si la construction de l’œuvre est attendue, le récit est particulièrement bien mené. Du carnage du premier deal de drogue à l’épique dégringolade finale, en passant par la romance illusoire, l’histoire de Tony Montana est passionnante tout le long des 3 heures de film. Certaines scènes sont incroyables (la mort de Manny) et pardonne les quelques passages à vide du récit. A côté de ça, tous les acteurs sont de qualité, et on ne peut rester insensible au charme glacial de Elvira (jouée par Michelle Pfeiffer).
Le réalisateur Brian de Palma brille aussi par sa mise en scène. Au milieu de décors luxueux plongés dans une ambiance estivale, la réalisation est toujours intelligente et de qualité. En prime, la bande originale, composée par Giorgo Moroder est géniale, avec des synthés rétros sans être vieillots qui ménagent la tension tragique du récit. Mais c’est surtout les thèmes abordés par le film qui fascinent. L’amour, le pouvoir, l’argent, le mal : le film ne donne pas de réponses mais pose les questions.
Une tragédie puissante et immanquable.