Plongée dans l’intime, celle d’1 dégénéré (...) immersion jusqu’au-boutiste dans la psyché d’1 taré.

A peine sorti de prison après avoir purgé sa peine, un psychopathe se lance à la recherche de sa nouvelle proie…

Seul et unique long-métrage de fiction pour l’autrichien Gerald Kargl qui nous entraîne dans les méandres psychiques d’un psychopathe schizophrénique. Durant un peu moins de 90min, on se retrouve confronté à ce psychopathe taiseux (l’acteur n’a quasiment aucune ligne de dialogue, en dehors de 2 ou 3 mots !). L’intégralité du film est basée sur le monologue intérieur du psychopathe avec lequel on comprend rapidement que sa peine de prison ne lui a pas suffit et qu’il a toujours cette pulsion en lui, celle d’assassiner de parfaits inconnus (le film est en partie inspiré du tueur autrichien Werner Kniesek).

Ce qui marque les esprits en premier lieu ici, c’est la mise en scène, caméra au poing ou fixée à même l’acteur (via une SnorriCam), l’immersion y est bluffante. Filmé quasi en temps-réel, façon documentaire, il faut le voir à l’œuvre, dans ce pavillon, en train de vouloir à tout prix décimer ces pauvres innocents les uns après les autres. Dans un second temps, c’est bien évidemment l’interprétation glacial du psychopathe campé par Erwin Leder et cette hypnotisante B.O. composée par Klaus Schulze.

Schizophrenia (1983) est une plongée dans l’intime, celle d’un dégénéré. Tant sur le fond que dans la forme, le film est saisissant. Avec un budget aussi dérisoire, il est surprenant de voir ce que sont parvenus à faire Gerald Kargl et son chef op’ Zbigniew Rybczynski (les angles de caméra, les plans aériens ou en frontal via un ingénieux système de pivot circulaire). L’écriture aussi y a toute sa place, le monologue sans discontinu du psychopathe qui nous entraîne dans ses pensées morbides & torturées sont hyper captivantes.

Une immersion dérangeante et jusqu’au-boutiste superbement filmée et incarnée.

http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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le 6 juil. 2022

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