Le cinéma underground allemand est à découvrir car nous pouvons y trouver quelques perles de trashitude intégrale comme The Burning Moon (1992) (carrément saisi par les autorités allemandes lors de sa sortie !), Infantry of Doom (1999), ou encore, plus récemment, Barricade (2007), pour n’en citer que quelques-uns parmi des dizaines. Celui qui nous sert ce film au titre étrange qu’est Schramm, un certain Jörg Buttgereit, s’était déjà rendu coupable d’une bobine traitant explicitement de nécrophilie, le bien nommé Nekromantik (1987). Il nous plonge ici dans la vie d’un psychopathe aux tendances fétichistes appelé le « Tueur au Rouge à Lèvres ».
Non, cher lecteur, ce meurtrier, nommé Lothar, ne se complique pas la tâche à tuer ses victimes avec un bâton de rouge à lèvres (et pourtant, ce genre de film doit certainement exister, croyez-moi !), mais il maquille celles-ci une fois mortes. Les deux premières personnes à passer l’arme à gauche sont deux témoins de Jéhovah. (Pour paraphraser Diderot, on pourrait dire : « Si un psychopathe tue l’autre, le diable s’en rit ! »). Il s’arrange, par la suite, pour mettre en confiance une de ses voisines, une prostituée.
Dans la forme, ce film est assez peu efficace niveau gore, mais l’ambiance, malsaine à souhaits, est mise en place par notamment par une bande-son lancinante aux notes morbides. Par ailleurs, les séquences où Lothar s’automutile sont à la limite du soutenable, même pour les spectateurs avertis. D’une durée assez courte (on dépasse à peine l’heure), le métrage offre un concentré de joyeusetés cauchemardesques en tous genres qui marqueront votre rétine pour longtemps !
(cette critique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" du mois de juin 2013.
Site : www.lepoiscaille.be)