Edgar Wright est l’un de ces réalisateurs dont on est assuré de ne pas être déçu, surtout quand celui-ci est l’auteur des films cultes que sont Shaun of The Dead et bien entendu Hot Fuzz.
Pourtant avec Scott Pilgrim, exit le fameux tandem Pegg-Frost, et place à une adaptation d’un célèbre comic-book canadien du même nom (en 6 volumes).
Pour ma part, le visionnage de ce long-métrage atypiquement étrange et foutrement fou s’est fait en deux temps ; la première fois, je n’avais jamais lu l’œuvre originale de Bryan Lee O'Malley, ce qui ne m’avait pas empêché de trouver le long-métrage de Wright jubilatoire, avec cet univers ancré dans le réel mais tellement barré.
En clair j’avais été on ne peut plus conquis par les tribulations de Scott Pilgrim face aux Sept Ex Maléfiques de Ramona Flowers, qui conférait au titre une personnalité propre, cheminant hors des sentiers battus à bien des égards.
Depuis cependant j’ai pu dévorer la version papier, qui dépasse sans surprise et en tout point son adaptation cinématographique ; celle-ci fourmille d’une foule de détails que l’on ne retrouve pas dans le film, tandis que ce dernier aboutit à de nouvelles scènes, mêlant parfois entre eux des éléments originaux.
Naturellement tout ceci est nuançable : respecter l’ouvrage d’O’Malley dans son ensemble aurait requis non pas un mais plusieurs films ; et dès lors on soulignera l’excellente condensation de l’esprit du comic-book dans cet unique long-métrage.
Une adaptation réussie donc, et on ajoutera que le film est une réussite visuelle comme sonore, avec cette essence geekesque imprégnant chaque scène (ou la majorité).
Enfin concernant le casting, qui tout en respectant à merveille les personnages papiers, fournit ici une prestation en totale adéquation avec le ton donné par ce Scott Pilgrim vs the World, de quoi finir cet avis sur une dernière bonne note.
En résumé les adeptes de l’œuvre d’O’Malley devraient trouver leur compte dans cette superbe adaptation, permettant de porter sur grand écran un univers comme on en a jamais vu auparavant ; pour les autres, tout est moins sûr : il n’est pas du tout exclu que l’important facteur atypique de ce long-métrage puisse avoir raison d’eux… mais bref, ce film est trop hype !