Un critique a écrit que Scrapper ressemblait à la rencontre du cinéma de Ken Loach avec celui de Wes Anderson. La comparaison est un peu osée mais il y a de cela dans le premier long-métrage de la Britannique Charlotte Regan. Le mélange d'un fond social avec une forme colorée permet d'agrémenter un récit qui, sans cela, aurait pu être sinistre avec une fillette de 12 ans pour héroïne, Georgie, récente orpheline de mère et qui vit seule en volant des bicyclettes pour payer le loyer. La rencontre avec un père qui semble bien plus immature qu'elle constitue l'argument narratif principal et chaque spectateur devinera sans peine ce qui va arriver entre ces deux inconnus. Le côté prévisible de l'ensemble n'empêche pas de prendre du plaisir à un film qui fait ça et là preuve de créativité visuelle et laisse souvent de côté le réalisme qui voudrait par exemple que les services sociaux interviennent dans la vie de Georgie. La durée réduite de Scrapper convient finalement bien à un film qui n'a pas besoin d'en dire davantage pour que les situations soient comprises et pour éviter un excès de pathos. Restait à trouver une interprète capable de donner toute sa vitalité et sa capacité à nuancer les facettes d'un personnage aussi central dans le film. Pas de fausses notes avec Lola Campbell, parfaite de bout en bout et attachante, avec une économie de moyens et de mimiques salutaire.