Film culte pour une génération, Scream n'en a pourtant rien perdu de sa splendeur.
Celle d'allier dans une proximité inédite sadisme psychopathique, horreur et tension, teen movie et film d'horreur gore.
La scène d'ouverture est en cela magistrale (je pèse mon mot) qu'elle étale tous les topiques du film d'horreur classique pour mieux les modeler à son image ; celle d'un film poisseux, dont on ne décèle jamais réellement le message (entre parodie du genre et critique et de la jeunesse et des médias et du système policier américain) mais qui parvient, entre deux blagues, à réellement nous crisper sur notre siège.
Car Wes Craven réussit le pari, comme avait pu le faire Jonathan Demme avec le Silence des Agneaux, en faisant d'un thriller horrifique un film à oscars, de ne jamais sacrifier talent cinématographique à contenu volontairement gore et second degré ; sa caméra est efficace (surtout dans ces remarquables plans tordus) et cynique, sa maîtrise du scénario indomptable. Si l'on regrette de vraies longueurs sur la fin (les fameux "ah il est mort on est sauvé ! - Eh non je suis pas mort !") et des répétitions inutiles, Scream reste un excellent film d'horreur, souvent caustique, qui joue, et c'est son gros argument selon moi, sur les codes du cinéma d'horreur dont il se fait pourtant l'un des plus fameux ambassadeurs.