Un film italien de temps en temps, franchement, ça ne fait pas de mal. Le cinéma transalpin, la comédie en particulier, a toujours un petit quelque chose de chaleureux à nous proposer, un clin d’oeil par ci, un sanglot par là, souvent agrémenté d’un soupçon de critique sociale, le tout enrobé dans un indéniable savoir-faire hérité des De Sica, Dino Risi ou autre Monicelli. Le spectateur, ravi du bon moment passé devant l’écran, se lève en disant : « Sont quand même forts ces Italiens ! ». J’ai envie de rajouter : « Pas tous ».
Gianni Di Gregorio, 74 ans aux prunes, nous concocte une Seconde Jeunesse fort sympathique, un peu trop vintage à mon goût, avec une mise en scène très appliquée, sans aucune secousse, où il avance à petits pas, tranquille comme Baptiste avec son scénario en bandoulière. Vous aurez compris en lisant le titre que le troisième âge et ses vicissitudes est le sujet du film, le souci c’est que le réalisateur commence légèrement à sucrer les fraises. Les scènes mignonnes se succèdent, la couleur locale est omniprésente, ben oui quoi c’est beau l’Italie, le rythme pépère finit par nous séduire bien sûr, malgré cela on reste sur sa faim. Les antipasti c’est délicieux mais ça ne nourrit pas son homme. J’ai attendu le plat consistant qui n’est jamais venu, à ma grande déception.
La grosse satisfaction pour le cinéphile frustré est de retrouver Stefania Sandrelli en grand-mère encore séduisante malgré les heures de route et de tournage. Ah ! L’institutrice communiste du 1900 de Bernardo Bertolucci, qui formait un couple d’une beauté renversante avec notre Gérard Depardieu national. Quel beau souvenir de cinéma, on peut même dire double beau souvenir car 1900, film-fleuve, était proposé en deux parties lors de sa sortie en 1976. Un film qui ne s’oublie pas, à l’inverse de celui-ci qui s’oubliera très vite.
Frederico Fellini a dit un jour : « La vie est une combinaison de magie et de pâtes ». C’est exactement ce que l’on attend du cinéma italien : du rêve et un bon plat de cannellonis.