Après "The Manchurian Candidate", Frankenheimer nous livre un nouveau récit de politique-fiction, mettant cette fois en scène un groupe de militaire extrémistes cherchant à renverser un président jugé trop mou avec les Russes.
"Seven Days in May" frappe d'abord par son réalisme. Sorti peu de temps après l'assassinat de Kennedy (qui avait lui-même trouvé que le roman dont est issu le scénario était parfaitement crédible), le film évoque des idées intéressantes et complètement dans l'ère des 60's. Notamment, là où une œuvre trop engagée aurait fortement critiqué la dissuasion nucléaire, le film se montre plus subtil. Il laisse entendre le point de vue de chacun, pour utiliser ces arguments et jouer ensuite sur la contradiction entre démocratie, et dictature militaire sensée défendre une constitution démocratique.
Concernant la forme, le réalisateur nous livre un film très maîtrisé. Nous avons le droit à de solides comédiens : Burt Lancaster, impérial en général trop patriote, Kirk Douglas, troublant en militaire tiraillé entre devoir et admiration, et Eva Gardner, dans un rôle de séductrice assez étrange. La mise en scène est posée, à l'image du scénario, mais très soignée, avec une photographie réussie et des cadrages bien découpés. Au final, "Seven Days in May" est un très bon thriller, peut-être un peu lent, mais qui demeure très moderne.