Septembre sans attendre est le 7e film que je vois de Jonas Trueba, je connais ses thématiques, ses obsessions et son goût tout particulier pour mettre des réflexions métafilmiques là où il y en avait pas forcément besoin... J'étais donc en terrain conquis et j'ai beaucoup aimé ce Septembre sans attendre qui est cette fois placé sous le signe de la reprise et de Kierkegaard.


Le film répète inlassablement la même scène : "on se sépare, mais tout va bien, on fait une fête le 22 septembre, le dernier jour de l'été, c'est un peu comme un mariage à l'envers" et ça pendant deux heures. Sauf que plus la scène se répète plus on voit que ce n'est pas la même scène, que les personnages changent, qu'ils évoluent, que leur relation évolue... Au début ils semblent trop proches pour réellement se séparer, ils font les courses ensemble, ils visitent des apparts ensemble, font leur projet de fête... s'amusent... dorment ensemble... et petit à petit on les voit seuls, se disputer, on sent que quelque chose est peut-être réellement brisé en eux.


On était incrédule, un peu comme leurs amis et leur famille et petit à petit la réalité de la séparation semble se rapprocher.


Et si on n'a jamais vu ce couple au moment où il était au mieux, on voyait quand même une certaine alchimie, alchimie qui disparait petit à petit. Il y a quelque chose de très triste à les voir répéter les mêmes phrases en boucle, notamment ce "tout va bien", alors qu'on voit bien que c'est de moins en moins vrai.


Il y a quelque chose de profondément touchant à sentir la réalité de la séparation se rapprocher... Faire les cartons... décider qui garde quoi...


Alors on est dans un film de Trueba, donc tout ça n'est pas forcément "réaliste", il y a un petit aspect conte dans cette histoire, ce qui empêche de la rendre totalement plombante et c'est ce qui rend finalement le dénouement crédible. J'avoue que j'aurais presque pu lâcher une larme (presque, ici on est chez les hommes virils qui ne pleurent pas) lorsqu'ils regardent les vidéos de leurs vacances à Paris et qu'elle lui dit cette phrase magnifique :

pourquoi est ce que tu ne m'embrasses pas ?


En somme les personnages des films de Trueba continuent de grandir, de faire leur vie et après le moment où ils achètent une maison dans le film précédent, on est au moment où il y a la tentation de se séparer et où il faut faire un choix.


Beau film.

Moizi
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le 28 déc. 2024

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Moizi

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