Comme je suis un gars plutôt gentil et que je n'ai pas la prétention d'être un pro du cinéma, je préfère écrire que je n'ai pas du tout aimé plutôt que d'inscrire le terme navet dans cette chronique. Presque deux heures d'ennui, avec de temps en temps un vague sourire arraché par une répartie pas trop mal torchée. Durant les trois quarts du film, le couple Alex-Ale (sic) fait la tournée de ses potes et de ses connaissances, pour leur annoncer qu'ils se séparent (mais attention, ça va bien quand même) et qu'ils vont faire une fête pour célébrer leur séparation (hein, c'était une idée du père d'Ale, vieux philosophe sur le retour et dont le personnage va déposer une onction d'intellectualisme sur le film).
Heureusement, ça s'anime un peu à la fin et du coup, le spectateur engourdi par tant de répétitions peut prendre conscience qu'il va bientôt pouvoir prendre l'air, ou que sais-je aller s'envoyer une bonne bière avec ses amis. Sinon, ce n'est pas que le film soit mal interprété, mais les deux personnages principaux, en plus d'être profondément snobs et antipathiques, n'ont aucune profondeur. Manifestement, le réalisateur n'a pas cherché à creuser l'aspect psychologique du film (certainement un parti-pris), ce qui est quand même un peu embêtant pour un film centré sur un couple. Alex et Ale sont juste deux éléments de plus du décor, décor qui dépeint un Madrid vaguement branché, mais suintant la bourgeoisie éclairée, la prétention et l'ennui. Qu'elle est loin, la Movida.
Décor et environnement qui sont probablement ceux dans lesquels évolue Trueba. Puisque, cerise sur la gâteau, le propos s'appuie sur une mise en abyme cousue de fil blanc. Du genre je suis cinéaste, je m'emmerde et je me montre tournant un film sur moi-même et ma compagne, qui nous emmerdons ensemble au point de tourner un film sur nous-même qui allons nous séparer parce que nous emmerdons. Alors, même si l'image, les plans et la réalisation sont techniquement impeccables, ça n'aura pas suffit à m'accrocher, non plus d'ailleurs que les quelques amis qui m'accompagnaient en ce samedi soir.