Avec le diptyque de la famille Addams, on tient là la nouvelle comédie à pur freak des années 90. Sur le terrain de la complicité, tout est fait pour accumuler de façon gratuite les situations les plus absurdes justifiant les meurtres de notre serial mother, qui fait trucider allègrement tous ceux qui parasitent son monde parfait, à savoir sa famille. Si la partie familiale s'englue un peu dans une légère monotonie, le film parvient à recréer de l'intérêt en laissant la police se rapprocher de notre psychopathe durant la seconde moitié du film, avec un apothéose marquant durant la séquence du concert de rock. Il s'agit d'humour gênant, et authentiquement de mauvais goût, avec l'équilibre qu'il faut pour créer la complicité avec le cinéphile qui raffole des curiosités gores et autres bizarreries du septième art. Coup de chance, le film continue dans sa voie en se lançant dans sa parodie de procès de psychopathe. Malheureusement, il se plante, hélas de façon prévisible, dans son dénouement. En effet, le film est tellement dans le soutien de sa protagoniste psychopathe qu'il ne peut pas s'empêcher de lui faire gagner son procès. Mais pour cela, il lui fait bénéficier de la présomption d'innocence. Or, il aurait fallut la faire condamner dans les mêmes circonstances sur la présomption de culpabilité (base de la justice aux US), et continuer la parodie en prison et dans le couloir de la mort. On se demande quel mauvais goût aurait encore pu se permettre John Waters, et le film serait alors allé jusqu'au bout. Mais il est vrai que Female trouble était sensé avoir déjà rempli le créneau, hélas sans atteindre le degré de complicité de cette serial mother. Quoi qu'il en soit, une petite comédie attachante, qui garde toute sa sympathie pour peu qu'on apprécie le mauvais goût assumé.