“Il y a quelque chose de pourri au royaume des flics new-yorkais !”

Frank Serpico (Al Pacino) a, depuis sa plus tendre enfance, rêvé de devenir policier. Ce beau métier, fantasmé par un jeune garçon d’origine italienne, deviendra bientôt réalité. Serpico viendra grossir les rangs des hommes en bleu (comme il lui plaisait de les appeler alors qu’il était enfant). Malheureusement, cet uniforme aux nuances marines - symbole de tant de valeurs telles que le courage et l’intégrité - va se voir souillé par une endémique corruption touchant les forces de l’ordre d’un New York en pleine gentrification. Nous sommes au début des années 70, lorsque Frank, aspirant policier, frais émoulu rejoint le 8e district avec la rage de lutter contre le crime qui gangrène la cité. Très vite, après quelques semaines de terrain, ses certitudes vont voler en éclats face à un racket organisé par ses collègues, avec l’aval de leur hiérarchie. En toute impunité, les flics se muent en collecteurs d’argent, n’hésitant pas à passer à tabac les mauvais payeurs ! Cette situation insupportable - digne des agissements des pires voyous qu’il veut combattre - poussera Frank à partir en croisade. Muté de commissariat en commissariat, Serpico l’incorruptible - “Paco” pour les intimes dont la vie privée commence à souffrir du climat de tension qu’il subit - dérange chez les flics de base autant qu’il fascine en haut-lieu. À force de persévérance, malgré les pressions et les menaces constantes qui l’assaillent, Frank sera à l’origine d’une commission d’enquête inédite. Sidney Lumet, accompagné d’un Al Pacino en état de grâce (certainement l’un de ses meilleurs rôles), nous livre un polar urbain majeur ainsi qu’une charge contre la politique et ses collusions d’avec l'administration policière. Dans une ville de New York en pleine mutation, dont certains quartiers sont des zones de non-droit, tantôt rabbin, tantôt dandy pour coller au plus près de la rue et de ses enquêtes en immersion, Frank se retrouve de plus en plus seul et acculé. C’est le prix à payer quand on est un lanceur d’alerte. Comme seules les années 70 en avaient le secret - le récit vérité de “Serpico” dégraissé jusqu’à l’os de tout artifice - nous est projeté au visage tel un uppercut !

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