Après nous avoir bluffé avec Carne (1991), Gaspar Noé prolonge le plaisir (et l’horreur), en donnant une suite à son célèbre court-métrage, avec Seul contre tous (1999), toujours interprété par Philippe Nahon & Frankie Pain (dans les rôles principaux).
Devenu (avec le temps) une œuvre majeur dans la filmographie du cinéaste, le film est le prolongement de son court-métrage, où l’on retrouve l’ex-boucher chevalin dans ses errances psychologiques.
On prend un malin plaisir à y retrouver Philippe Nahon, dans ce rôle de boucher trivial, beauf et incestueux, qu’il incarne à merveille. Il est l’incarnation même du film, sa gueule, sa voix & sa présence ne nous laisse pas indifférent.
C’est réellement avec ce rôle, qu’il se fera connaître auprès du grand public, même si ce dernier avait déjà une carrière bien rempli (il avait démarré au cinéma au début des 60’s, dans divers seconds-rôles), ce dernier aura dû attendre l’aube de la 60aine pour réellement se faire un nom dans le milieu du cinéma français.
Gaspar Noé prend le temps cette fois-ci de mieux nous dépeindre cet antihéros, sa haine contre la société et ceux qui l’entoure, ses pulsions incestueuses, …
Toujours accompagné par une voix-off raconté par Nahon lui-même, le film est un torrent sans discontinu de haine, de violence, d’horreur, de réflexion et de remise en question.
Provocateur et ne laissant pas indifférent, le film dégage une certaine virtuosité esthétique, tant dans la narration que dans la mise en scène. Une expérience qui déroute tout autant qu’elle subjugue. On assistait à cette époque, à la naissance d’un cinéaste underground & borderline, la suite de sa filmographie ne fera que le confirmer.
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« Elle doit être en train de chier son fœtus sur la moquette. »
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