Mars arnacks!
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le 11 oct. 2015
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Film de science-fiction que j'avais vu à sa sortie et que j'ai revu depuis à quelques reprises après acquisition du DVD. C'est un film qui me plait assez bien … Tout est dans le "assez", bien sûr …
D'abord le sujet : il est passionnant. Comme tous les "survivals". La littérature ou le cinéma abonde de ce genre de sujet. Que l'homme se retrouve seul sur une île déserte, au fond de la mer, au milieu d'une chaine de montagnes inaccessibles ou sur une planète inhospitalière, le sujet sera sa faculté et sa volonté pour trouver les moyens de survivre. Le problème sous-jacent sera d'apprécier comment l'écrivain ou le cinéaste va réussir à mettre en scène l'aventure.
Là, lors d'un départ précipité d'une mission sur Mars, un homme est laissé pour mort sur la planète. Comme en fait, il survit à sa blessure, il doit s'organiser pour survivre et pour prendre contact avec la Terre.
Ridley Scott réussit à captiver son auditoire en imaginant une histoire qui fait "crédible" et à la portée du spectateur moyen. Pas de grandes digressions contemplatives ni philosophiques imbitables. On est dans le concret. Par "chance", le rescapé (Matt Damon) est justement un botaniste qui n'a plus qu'à réfléchir, tel McGyver, comment arriver à faire pousser des patates. Sous un dôme, à partir de semences, d'humus (naturel et odorant) et d'eau qu'il faut générer …
Quelque chose qui m'a plu, hors contexte du film, c'est de rappeler, à toutes fins utiles, aux bobos écolos que l'hydrogène utilisé pour fabriquer de l'eau, c'est d'abord un produit très dangereux à manipuler puisqu'on verra Matt Damon se faire sauter la gueule deux fois …
L'autre aspect du film qui est intéressant, c'est la difficulté de communication et les efforts déployés par la Terre pour venir secourir Matt Damon en analysant les faisabilités des solutions techniques. Là encore, Ridley Scott reste dans un registre pragmatique qui fait crédible. On n'a pas besoin de vérifier par le menu que l'équation régissant la trajectoire de la fusée Hermès a bien une solution, on fait confiance. Par contre, on comprend très bien les enjeux posés par les solutions techniques. On comprend surtout les enjeux de telle solution face à telle autre et la difficulté de la décision à prendre en termes de risque.
Donc, tout va bien dans le film ? Pourquoi avoir nuancé au début avec l'adverbe "assez" ?
D'abord, le personnage joué par Matt Damon est trop vu par le bout de la lorgnette "performance physique" et peut-être pas assez en introspection. On ne sait rien de lui, à peine qu'il a des parents. On imagine bien que ces astronautes sont spécialement entraînés, ok, mais on peut imaginer aussi qu'il y ait de sérieux coups de mou entre deux évènements, à l'instar de Tom Hanks sur son île déserte dans "seul au monde". Alors que Matt Damon parait uniformément optimiste du début jusqu'à la fin.
Puis il y a cette atmosphère si typique des films américains (hollywoodiens) qui finit par m'agacer. C'est ce que j'appelle le syndrome "Independance day" … Encore, faut-il tempérer ici, puisque les américains daignent recevoir l'aide de la Chine et qu'on voit un des astronautes brièvement porter les couleurs allemandes sur sa manche…
La BO avec la musique disco : là, je suis d'accord avec Matt Damon, c'est vraiment une musique de m… Alors pourquoi insister ? …
Surtout, la chute du film m'exaspère avec la leçon de Matt Damon devant un auditoire captivé. D'ailleurs, dès que j'entends un mec me sortir après son exposé du haut de sa fatuité, "c'est aussi simple que ça", j'ai presqu'envie de frapper.
Du calme, Jean, tu es maintenant à la retraite, du calme …
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il y a 6 jours
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