Les critiques que je lisais, entendais ou voyais depuis quelques mois suscitaient ma curiosité au sujet de Hong Sang-soo. J'ai donc voulu aller voir un de ses films, pour la première fois.
De l'avis de mon frère, avec qui j'y étais, "Seule sur la plage la nuit" n'est apparemment pas celui par lequel il convient de commencer.
Le propos me pose d'abord quelques problèmes: les errances et questionnements faisant suite à une rupture amoureuse peuvent évidemment être au centre d'un film, mais l'on attend tout de même ici qu'il se passe quelque chose, à un moment. Or, désolé de vous l'annoncer, mais ce moment ne vient jamais, pas même lorsque l'on croit qu'il arrive (comprend qui peut). La mise en abyme de l'un des derniers (trop) longs plans-séquence dans un restaurant, qui semble s'amuser des critiques faites à l'encontre de l'oeuvre de Hong Sang-soo, est intéressante, cela dit.
Ensuite, sur un plan formel, la réalisation n'est à mon avis simplement pas du niveau d'une sortie en salles. Certains disent que ce serait sa "patte"... peut-être. Mais une patte cassée, alors. Car les effets de zoom et dézoom sont vraiment très curieux, pour rester poli; les panos ne sont pas tenus et il ne semble malheureusement pas que le réalisateur se soit dit qu'il fallait donc les refaire; et certains plans vous laissent sidéré de par leur absence de justification, tel le plan sur le parking à travers la fenêtre du restaurant dans la première ville coréenne, dans lequel deux séquences se déroulent d'affilée, quasiment. C'est à se demander si Hong Sang-soo réfléchit au montage lorsqu'il tourne...
En fait, les meilleurs éléments du film sont l'actrice Kim Min-hee et le magnifique deuxième mouvement du quintette en ut majeur de Schubert qui revient à intervalles réguliers.
Je ne jugerai pas Hong Sang-soo sur un seul de ses films, bien sûr. Mais il part tout de même avec un certain handicap dans mon esprit.