Il y a quelques années on eût pu écrire que la façon dont la petite Amanda perd sa mère Sandrine était invraisemblable; de nos jours cela est tout à fait possible.
Ce qui m'a saisi, en revanche, est l'invraisemblance d'amis qui ne se manifestent jamais après la mort de Sandrine; cette dernière ne donne pourtant pas l'impression d'en être dépourvue. Mais aussi le fait que son oncle de 24 ans, sans stabilité professionnelle et avec peu de temps à consacrer à sa petite nièce, puisse devenir son tuteur légal, alors que la grande-tante d'Amanda a certainement plus de moyens financiers et de temps. Enfin - mais c'est presque un détail - il n'y a guère que dans "Amanda" que les gens écrivent autant de lettres manuscrites en 2018 (on aimerait tant que ce soit le cas au quotidien !).
Le film présente un autre problème de taille: si Vincent Lacoste s'en sort très bien, plusieurs acteurs ne jouent pas formidablement bien (on pense notamment au personnage de Sandrine ou de Lydia; pour Amanda mon jugement n'est pas aussi tranché car c'est une enfant). Reconnaissons qu'ils ne sont pas aidés par des dialogues plutôt plats et des situations pas exploitées, qui ont pour conséquence que l'on s'attache assez peu aux personnages.
Le ressort narratif principal, à savoir la cause de la mort de Sandrine, est un événement auquel nous pouvons tous nous identifier et qui, de prime abord, émeut le spectateur pendant la séance. Mais l'on peut aussi questionner une relative facilité de ce même ressort narratif, qui abolirait presque la possibilité de critiquer ce film, qui est finalement larmoyant, sans grande profondeur, et dont les choix de réalisation, conférant parfois au téléfilm, laissent songeur.