Seuls est un film d'aventure fantastique, libre adaptation de la série de bande dessinée phénomène franco-belge écrite par Fabien Vehlmann et dessinée par Bruno Gazzotti pour le magazine Spirou, la série est publiée aux Éditions Dupuis depuis janvier 2006 et devrait comporter 22 tomes divisés en 5 cycles.
Coécrit, coproduit et réalisé par le cinéaste David Moreau (Ils, 20 ans d'écart) qui s'attaque de nouveau au cinéma de genre qui a toujours eu la vie dure en France.
L'histoire nous narre les mésaventures de cinq enfants très différents (Leïla, Dodji, Yvan, Camille et Terry) qui découvrent que leurs familles ont disparu.
Ce Club des cinq se retrouve livré à lui-même dans une ville immense. Que s'est-il passé ? Pourquoi les adultes ont-ils tous disparus ? Ensemble, ils vont partir à la recherche de la vérité et apprendre à se débrouiller... seuls. Voilà pour le pitch fantasmagorique accrocheur produit par le Studiocanal pour la modique somme de 6,7 millions d'euros qui prend malgré tout de nombreuses libertés avec la BD.
Au casting de novice Stéphane Bak (Elle, L'Outsider), Sofia Lesaffre (Les Mythos, Les Trois Frères : Le Retour), Jean-Stan DuPac (Boomerang, Le Cœur en braille), Kim Lockhart, Paul Scarfoglio, Thomas Doret (Le Gamin au vélo, L'Ami, François d'Assise et ses frères) et Renan Madelpuech.
Si vous voulez me suivre c'est maintenant !
Quand elle se réveille, Leïla, 16 ans, découvre, effarée, qu'elle est seule. Tous les humains de son quartier ont disparu. Alors qu'elle se croit la seule survivante, elle croise la route de Dodji, un orphelin solitaire, d'Yvan, un artiste intello, de la studieuse et timide Camille et de Terry, le plus jeune de la bande. Grâce à l'ingéniosité de Leïla, ils volent une voiture. Ils sont bientôt pourchassés par le mystérieux maître des couteaux. Puis, quand un étrange brouillard s'abat sur la ville, les adolescents doivent lutter pour leur survie...
Le Cirque Bartolli.
Trahison fidèle à son ainé de bulles, l'œuvre prend certes des libertés mais reste cependant dans une ligne directive bourrée d'ambition entre anticipation post-apocalyptique et slasher terrifiant pendant une bonne heure mais qui se perd dans le dernier acte à fin ouverte. Moreau et Guillaume Moulin on choisit ici de condenser les cinq premiers tomes de la bande dessinée en une heure et demie, au risque d'en décevoir plus d'un, surtout les fidèles lecteurs plus à même de connaitre la psychologie intime des personnages, ici à peine esquissée. Hormis la mise en scène tendue et efficace de Moreau dans ce désert citadin l'atout phare de l'intrigue reste son jeune casting des plus plaisant, qu'il s'agisse d'archétypes comme Yvan ou de figures plus complexes comme l'énergique Leïla et le franc-tireur Dodji chacun parfaitement caractérisée par l'action. Seuls prend vraiment de l’ampleur une fois son twist révélé. Loin de faire retomber la pression, cela ouvre de nouvelles perspectives qui placent le film dans le sillage des dystopies adolescentes tant à la mode depuis trop d'années.
Et personne ne pourra se mettre entre nous !