Évidemment, revoir « Seven » aujourd'hui n'a plus tout à fait le même effet, l'intrigue étant tellement essentielle qu'une fois l'effet de surprise passé, le ressenti ne peut être tout à fait identique. Et pourtant... Bien que connaissant le dénouement et me souvenant des grandes lignes de l'enquête, revoir le thriller de David Fincher m'a fait un sacré effet. Le point de départ reste suffisamment fort, original, ambitieux pour que l'on s'y (re)plonge sans la moindre hésitation, le décor sombre, pluvieux décrivant manifestement New York ayant de quoi déprimer le plus optimiste des spectateurs.
La photographie souvent crépusculaire de Darius Khondji n'y est pas non plus étrangère, offrant une œuvre particulièrement puissante visuellement. Mais ce qui retient avant tout l'attention, c'est le terrifiant pessimisme de l'œuvre. À chaque fois que l'on croit voir un espoir ou une lumière s'éclairer dans l'obscurité, celle-ci finit par être brutalement éteinte d'une façon ou d'une autre. Avec, en prime, l'un des tueurs en série les plus marquants et les plus pervers de l'Histoire du cinéma, brillamment interprété par Kevin Spacey, à l'image de cet ahurissant final, inoubliable pour tout spectateur du film.
Le duo Brad Pitt - Morgan Freeman fonctionne excellemment, sans oublier l'une des courses-poursuites les plus marquantes des années 90 : non, vraiment, l'aura de « Seven » près de trente ans après est toujours intact, et son statut d'œuvre culte toujours aussi méritée.