Je me souviens parfaitement d'être sorti de la séance de cinéma où j'avais été voir ce film, absolument conquis par cette proposition. Qu'en est il 27 ans plus tard ?
Thriller d'une rare maîtrise, tant dans le scénario que dans la mise en scène, David FINCHER qui réalise ici son deuxième long métrage s'impose immédiatement comme l'un des cadors de sa génération, d'une grammaire visuelle unique, où l'on décèle déjà ce qui fera son cinéma, une ambiance, une photographie crue jaunâtre, maladive qu'on dirait presque captée sur un papier sépia, des décors moites et poisseux d'où les personnages surnagent à peine, voire pour certains participent de cette atmosphère.
L'histoire tient en quelques mots, à quelques jours de sa retraite qu'il appelle de tous ses voeux, l'inspecteur Somerset se voit confier la tâche d'affranchir son remplaçant, l'inspecteur Mill, un jeune loup aux dents longues et à l'ambition chevillée au corps, c'est alors qu'une série de meurtres s'inspirant des sept pêchés capitaux pousseront le détective revenu de tout et sans guère d'illusions quant à la société et le détective encore pétri de l'esprit de conquête à travailler ensemble pour résoudre le puzzle macabre et les prêches du mystérieux pasteur vengeur.
Le spectateur est alors plongé dans les bas fonds de l'humanité, la caméra s'insinuant dans les viscères chaudes et nauséabondes d'une ville qu'on imaginera pareille aux villes châtiés de Sodome et Gomorrhe mais qui cette fois sera punie par un homme pour qui le pêché omniprésent est le signe qu'il lui faut agir.
Son plan diabolique, sera mis à exécution selon un plan minutieux, patient, vertueux. Mais la chasse engagée avec les forces de l'ordre lui en laissera t-il le temps ? Sa destinée biblique se réalisera-t-elle ?
Devenu avec raison l'une des références du genre, toujours pertinent et toujours doué de la même force d'impact sur le spectateur, un quart de siècle après sa sortie, un sommet indéniable.