Sous bonne escort

On ne va pas se mentir, l'argument principal de "Sex doll" était la perspective de découvrir la ravissante Hafsia Herzi dans la peau d'une tapineuse de luxe.
Et même si le film de Sylvie Verheyde (5 ans après "Confession d'un enfant du siècle", avec Pete Doherty) s'avère finalement très sage de ce côté-là, les fans de la jolie maghrébine auront quand même le plaisir fétichiste de la voir porter diverses "tenues de travail" particulièrement seyantes.

Problème, la belle Hafsia joue comme une patate ; je ne l'avais encore jamais vue aussi mal dirigée, et ce n'est hélas pas le seul souci au niveau de l'interprétation (par exemple la copine black, vue dans "Bande de filles" : une véritable cata).
Même Karole Rocher, une comédienne que j'aime bien, semble parfois à côté de la plaque dans son rôle de mère maquerelle.

Côté positif, on a quand même quelques jolies séquences (les scènes de séduction maladroite entre les deux jeunes héros sont assez touchantes), mais également quelques instants de vrai malaise, qui font honneur au sujet controversé de "Sex doll".

Au passage, précisons bien que le ton général du film ne se veut pas particulièrement trash, on est plutôt dans le registre du film d'auteur à la française, un peu chiant et souvent poseur.
Il ne s'agit pas davantage d'une chronique naturaliste de l'univers dépeint, d'ailleurs certains aspects de l'histoire ne sont guère crédibles.

Au final, "Sex doll" n'est pas aussi nul que peuvent l'affirmer certaines critiques, mais on reste tout de même bien loin d'un simple bon film : une œuvre très inégale, clairement dispensable en dépit des thématiques pertinentes introduites par Sylvie Verheyde.