Chronique d'un Teen Movie (étrangement) réussi
Certains me reprocheront la note trop élevé que j'accorde au film. Cependant, ce film jouit d'une place spécifique dans ma longue liste des Teen Movies, loin d'être un vague délire d'un après-midi, ce film a été vu, l'année de sa sortie, par toute la bande de pote dont je faisais parti. Inutile de dire que nous avons vogué, adolescent que nous fument, sur la vague des délires d'Eurotrip. Ainsi une part de ma note vient clairement de la nostalgie que se film évoque en mois, un nombre assez important des réplique étant devenu des phrases cultes pour moi et mes amis tel que « c'est pas là que j'ai garé ma voiture » ou « s'cusi » (et je n'évoque même pas le « voilà un fait intéressant, tu as manqué d'te taper ta sœur ! »).
Cependant, de simples bons souvenirs ne serait suffire à mettre une aussi bonne note, voyons voir en quoi ce Teen-movie est plutôt réussi pour un genre de comédie « trash » à l'américaine pour ado en manque de cul.
Comme je viens de le mentionner, l'aspect sexuel a clairement une part importante dans ce genre de comédie. Pourtant, et c'est tout à son honneur, le film prend le partie de ne pas mettre d'actes sexuels à proprement parlé pendant 95% du film. Scotty ne conclut qu'à la fin et c'est le seul qui ait le droit à une scène torride. Pourtant il est facilement compréhensible qu'ils aient tous déjà couchés, et sont donc loin de l'étape « petit puceau » comme dans American Pie. C'est ce qui permet à la fois ce désirs sexuel mais aussi de ne pas avoir une obsession folle (à l'exception de Cooper).
Le sexe est pourtant bien présent, mais souvent de manière détourné, que ça soit par la voix du sadomasochisme, des plages nudistes qui n'accueille que des mecs (avec une censure totalement absente à ce moment là) ou encore d'un prédateur sexuel italien. Un des points forts du film, si je puis me permettre, est l'absence de censure vis à vis des seins, bien souvent ceux-ci sont à l'air libre et je pense très sincèrement qu'à la sortie du film, ça a du mal plaire aux gens. Je vous rappelle qu'à l'époque où ne voyait pas autant de pairs de sein qu'aujourd'hui à la télé ou dans les films. Revoyez American Pie 1 (qui sans être le meilleur des teen-movies reste une référence pour la compréhension de ce phénomène) et vous verrez que les seins, bien souvent on les cache.
Le choix est donc, à travers un scénario simple (des adolescents traversent l'Europe) de mettre en place plusieurs formes d'humour. Le sexe sera un élément récurrent (notamment via les rêves de Scotty) mais loin d'être le seul élément. Ainsi on rira des hooligans anglais, des files d'attentes interminables de Paris, des enfants nazis allemands et de l'Europe de l'Est qui semble souffrir d'une pauvreté moyenâgeuse. Seul le Vatican et Amsterdam sont plus développés avec des multiples éléments dedans, ne se basant pas que sur un seul gag. C'est cependant bien fait et on rit, alternant les raisons.
Ne nous leurrons pas pour autant, le sexe est présent de manière récurrente dans le film. Comme l'alcool ou la manière d'être si décalé de Cooper. Ce ne sont pas les seuls éléments marrants, mais comme tout bon Teen-Movie qui se respecte, ils sont mis en avant afin de plaire à un public déjà conquis, bien évidemment. Heureusement Eurotrip vise un peu plus loin avec cet humour qui change de forme, comme si l'équipe scénaristique se disait que pour faire un bon teen-movie, il ne fallait pas hésiter à aller dans différentes directions humoristiques et ne pas se contenter au « too much sex » bien trop banal pour encore étonner les spectateurs.
En plus de cela, le film jouit également d'une très bonne bande-son. On retrouve la base des Teen Movies des années 2000 : du punk-rock à la Sum41 et autres Blink-182. Personnellement j'ai beaucoup aimé les morceaux choisis, je pense que ça a joué dans mon affection pour ce film. Cependant les choix ne sont pas stupides, ils servent souvent à souligner le pays en question et a donc permis de mettre plusieurs groupes des pays concernés, francophone (les québécois de Chapeaumelon), anglais (The Buisness) et bien sur allemand (avec une magnifique reprise punk de 99 Luft Ballon du groupe Goldfinger). La bande son alterne les ambiance, passant du punk-rock fêtard aux boites de nuits éléctro, aux morceaux plus français pour le train, au métal industriel pour la boite sado-maso avec une pincé de reggae pour les muffin à la marijuana. Bref, une bonne bande-son qui séduit et plait direct.
Ce n'est qu'un petit plus, mais le fait d'avoir des scènes dans la vraie langue est aussi très appréciable, ça renforce l'aspect « réaliste » qui est aussi censé être à la base des Teen Movies pour que l'ado puisse s'identifier au héros.
Au niveau réalisation de manière générale, je trouve la photographie un peu terne, peut être est ce mon lecteur, ou mon écran … Le cadrage est, normal, il est pas excellent mais me donne pas envie de vomir. Les décors sont plutôt sympas la majorité du temps même si je les trouve très simplets pour le Vatican, on sent que les mecs avaient pas trop de moyens non plus et ne pouvaient faire une vrai-fausse cité.
Enfin, et c'est ce que je pense être aussi à la base du succès de ce film. Ou du moins, à la base de mon affection. Les acteurs ne sont pas mauvais ! Ca change ! Les Teen-Movies nous offrent généralement des acteurs qui oscillent entre le médiocre et le tolérable. Quelques exceptions se font remarquer mais là c'est l'ensemble du casting qui tient la route ! Le quator de héros, totalement anonyme au final, est cependant très convainquant, seul Michelle Trachtenberg jouissait d'une légère célébrité avant. Et même après j'ai envie de dire tant ce film n'a rien révélé réellement. Pourtant, les acteurs sont pas mauvais du tout.
La raison en est qu'ils semblent vraiment s'amuser, en même temps que nous. Je pense que pour que le film puisse être convainquant il fallait que les acteurs soient déjà convaincus. Je ne sais si ils se sont vraiment amuser sur le tournage, mais je le pense vu la sincérité qui se dégage de leurs rires et sourire. Tels des vrais jeunes, tels les spectateurs d'ailleurs.
Autre petite chose amusante et intéressante vis à vis des acteurs. Les seconds couteaux sont vraiment marquants. On oscille entre les grandes stars comme Matt Damon en rockstar rebelle, les étoiles montantes (en tout cas à l'époque) tel Kristin Kreuk et les vrais seconds couteaux comme notre ami Hooligan qui, en bon second couteau me marque à chaque apparition mais dont je ne me rappelle pas du nom … Horrible, n'est il pas ?
Au final, jouissant d'un scénario assez sympa sans être extraordinaire, Eurotrip a su me séduire mais plaire à pas mal de fans grâce au trio gagnant que sont une bande-son accrocheur, des acteurs sympathiques et un humour différent des concurrents de l'époque … Pourtant, tout ça ne répond pas à la seule et véritable question : Mais où ais-je bien pu garer ma voiture ?
