Fort d'un budget conséquent fondu dans des décors de premier choix et dans une succession d'effets pyrotechniques d'un haut niveau, Benny Chan, en artisan honnête sans talent qu'il a toujours été, réussit un petit film sans envergure avec un habillage clinquant qu'il voudrait nous vendre comme un grand film.
Andy Lau en militaire tortionnaire qui après avoir perdu sa fille, ce qui donne lieu à une scène plus que douteuse déontologiquement parlant, se retrouve sur la voie de la rédemption devenant un exemple de zénitude au bout de trois entraînements avec des enfants et une ou deux leçons de maîtrise de soi inculqué par un Jackie Chan toujours aussi magnétique à l'écran.
Ajoutez un Nicholas Tse dans le rôle du bad-guy, et un Xiong Xin-Xin toujours aussi adepte de la roue qui tue depuis sa prestation dans The Blade de Tsui Hark, tout ça chorégraphié par Corey Yuen Kwai et Yuen Tak et vous obtenez normalement le minimum requis pour ce genre de film. Pourtant, ça ne prend presque jamais, même si les joutes sont d'un bon niveau, quoiqu'un peu trop câblées pour un simple film de kung fu.
Qu'il est beau le temple Shaolin sous la neige. Tel pourrait être l'adage de cette série B au budget aisé qui aligne très maladroitement les clichés les plus douteux : étrangers = pillards, et les raccourcis scénaristiques extrêmement maladroits.
Andy Lau n'étant pas vraiment crédible en combattant émérite, on aurait préféré un fight Jackie Chan vs Xiong Xin Xin, ça aurait au moins eu une sacrée gueule, le bon déroulement du film s'en ressent de manière permanente dans ce qui aurait pu être un honnête kung fu pian de plus.
Quand on se souvient de ce que pouvait faire un artisan comme Joseph Kuo avec des budgets 100 fois inférieurs, on en vient à regretter une certaine époque du cinéma hongkongais. Mais ça c'est une autre histoire.