Shaolin Soccer, ou comment rendre un sport aussi chiant que le foot (...) amusant. Et Stephen Chow y met du sien avec sa bande de bras cassés (où on retrouve son amour des petites gens), qui nous livrent de superbes délires "à côté" d'une intrigue, bien que celle-ci devient par la suite davantage balisée (tous unis pour retrouver une certaine dignité, une place dans la société, à travers un sport aussi fédérateur que le foot), mais non moins jouissive. Mais avant cela, on retrouve entre-autre une application concrète selon quoi le monde serait meilleur si tout le monde se mettait au kung-fu (jardiner, se garer, éviter une peau de banane...), une courte comédie musicale sortie de nulle part, ou surtout un spectacle musical accueilli à coup de pieds de tables par les clients mécontents. Dans un second temps, ça devient un Olive & Tom Show mais sans les (nombreux) bouts en trop, où tabasser son adversaire à coup de lattes, prises de kung fu (et même clés à molette) devient plus évident que marquer un but, avec des finitions qui envoient du lourd, propices à mettre son adversaire complètement à poil par la force de l'impact ou blindés de marques.
Mais là où il fait fort et qui me fait littéralement craquer, outre ses ruptures de ton délirantes, ce sont ses petites touches de tendresse (par exemple les scènes avec la marchante de beignets experte en Tao qui s'occupe des chaussures de son idole, symboles de son évolution sociale et morale). Au final, derrière cette comédie d'action, voilà un véritable feel good movie qui me fait parfois rire aux larmes, et sacrément touchant par-dessus le marché. Peut-être mon film préféré du bonhomme (avec Love on delivery), et qui malgré son cours succès international (le temps de deux films), n'a pas pris la grosse tête, à l'image des personnages de ses films. Une sincérité qui transparaît et qui fait du bien.