Shaolin Soccer par Voracinéphile
Vraiment, depuis le temps qu’on me conseillait de jeter un œil à ce morceau de bravoure intégral, j’aurais dû écouter et me jeter dessus un petit gros sur des paquets de twix (allusion cinéphile, comprendra qui pourra) ! Shaolin soccer, c’est plus qu’un film, qu’un sport ou qu’un divertissement. C’est une école de vie. C’est une philosophie à part entière, une façon d’appréhender toute chose et d’y réagir en étant zen, mais ferme. Parce que le foot n’est qu’une faible démonstration, un exemple parmi tant d’autres de tout le potentiel du kung fu pour nous faciliter la vie. Le kung fu vous aide à garer rapidement votre voiture, il fout permet de tondre la pelouse, de cuisiner, de déplacer d’un coup de pied bien placer des centaines de kilos de matériel, de danser comme un dieu pour faire tomber la donzelle en pâmoison… Le kung fu, c’est l’ami de l’homme, la technique la plus utile pour la civilisation depuis l’invention de la roue. Mais voilà, nos héros sont pauvres, et décident, pour retrouver leur gloire passée et humilier un méchant bonhomme qui drogue ses joueurs avec des produits américains et qui méprise ses congénères. Autant dire que Shaolin soccer voit les choses en grand, surtout quand il se lance dans les passages chantés. Bon sang, déjà qu’on sent des doublages calamiteux, voir les personnages pousser la chansonnette pour louer les bienfaits du kung fu et du foot, ça a des allures de what the fuck tellement géniaux qu’on en redemande. Et on croirait que le réalisateur entend nos appels, puisqu’il nous en redonne. Encore. Et encore. Et encore… Long d’une heure quarante-cinq dans sa version longue, Shaolin soccer est un beignet à la guimauve au piment d’un mètre de long. Un objet de destruction neuronique si puissant qu’il balaye immédiatement toutes les références déjà existantes dans le domaine du foot. Aux chiottes 3 zéros, aux vestiaires les Seigneurs, Shaolin soccer vous l’a tous mis profond, à grand coup de ballon enflammé et de gesticulations numérique à s’en décrocher la tête. C’est bien simple, pas vu un tel monument d’anthologie ! On se croirait dans Crazy kung fu, sauf que ce dernier, en plus du what the fuck, avait une direction artistique amusante et quelques références cinéphiles notables. Alors qu’ici, le mauvais goût du foot (la glorification des baskets Puma vaut son pesant de cacahouète, je vais aller m’en acheter de ce pas !) et la débilité intégrale du script et des enjeux est insupportable, sur toute sa longueur. La musique est à se crever les tympans (si les chansons des acteurs ne vous ont pas déjà explosé les oreilles), et chose curieuse, l’exposition prolongée au film fait tomber les cheveux, pour nous faire ressembler au Fabien Bartèz féminin du dernier match, anthologique à lui seul. C’est Rollerball chez les neuneus, avec une surenchère si constante qu’on explose de rire à chaque nouvelle agression visuelle. Mine de rien, si les matchs de foot avaient cette gueule, on serait beaucoup à se remettre au sport. Exceptionnel !