Je sais que cette critique était attendue au tournant. En effet, je n'ose même plus demander à mes abonnés et mes éclaireurs ce qu'ils pensent de moi et de mes défis débiles. Cette année, je me suis quand même fait l'intégral des 50 Nuances de l'Arnaque, toute la saga des Headed Shark Attak et les nanars issus de l'Attaque de la Femme de 50 Pieds. Et comme le foot battait son plein, je me suis fait une promesse de critiquer ce film en cas de victoire ou les Seigneurs en cas de défaite de la France. Finalement, la France a gagné. Du coup, il est grand tant d'aborder ce film qui a été mon coup de cœur de l'année 2002 (oui il est sorti en 2002 dans une version remontée par Miramax) et qui est devenu l'un de mes films Hongkongais préférés. Place à Shaolin Soccer.
Du pur délire !
Ce film est réalisé par Stephen Show. Stephen Show est l'un des réalisateurs spécialisés dans la parodie en Chine. Mais là où un Jacky Chan misait plus sur de la comédie d'action, lui était plus sur de la parodie d'action. Chose surprenante, il a tourné dans un film sur le Roi Singe avant de réaliser sa propre version des années plus tard. C'est comme si un réal jouait dans le Seigneur des Anneaux et décidait de le remaker c'est dingue non ? (quoi ? Qui a dit Andy Serkis dans l'oreille ?). Et ce film est ce que donnerait un réalisateur qui déciderait du jour au lendemain d'adapter Captain Tsubasa (Olive et Tom chez nous). La réalisation n'a pas de mise en scène incroyable mais est totalement dans la démesure épique. Les effets spéciaux pour un film de 2002 et pour 10 000 000 de $ sont vraiment bien faits, même si actuellement, ils ont tendance à moins bien passer. Mais , l'ambiance de ce film est dans un tel non sérieux qu'on passe outre. Tout est fait afin de parodier les films de sports, de combats, les shonen nekketsu, et cela donne un film de foot totalement dans la démesure fun. Cela dit, et ça je pense que c'est à cause de Miramax (sinon je ne vois pas comment), on a parfois un manque de cohérence dans les scènes du début qui font perdre le fil. Mais à part ça, on a des match complètement dans la démesure et la limite du non sens (comme Captain Tsubasa quoi). Le tout est servi par une musique dont une chantée par Andy Lau !!! Mais ce qu'il y a de cool sont des personnages à la fois archétypaux et parfois déconstruits.
Croire en ses rêves qu'il disait
Le héro (enfin plus ou moins) est Sing "Jambe d'Acier" qui est un moine Shaolin volontaire qui possède des ... jambes d'acier (lol). Joué pas Stephen Show lui-même , c'est typiquement une parodie de héro de shonen. Il veut croire en ses rêves à savoir : faire en sorte que le Kung Fu soit utilisé dans la vraie vie. C'est une fusion entre Son Goku et Olivier Atton avec beaucoup d'innocence. Très énergique, il est tellement dans le cliché et le ridicule qu'il en est drôle.
Fung "Pied droit d'or" (Ng Man-tat) est l'équivalent de Roberto dans ce film. Il est certes sévère mais veut prendre sa revanche avec le milieu du foot. Il utilise donc Sing afin qu'il devient son buteur et devient son mentor qui le canalise.
Mei (Zhao Wei qu'on connaît pour la version live chinoise de Mulan mais aussi la superbe fresque des 3 Royaumes) est dans le cliché de la love interest, ridiculement laide, méprisée par sa patronne et qui aime Sing (oui, regardez la dans les 3 Royaumes à quel point elle est une vraie beauté cette actrice) et qui se demande comment un mec comme Sing s'intéresse à elle. Au fur et à mesure, elle va changer, devenir plus belle (ce qui la rend plus laide au passage) et devenir un deus ex machina à la Krilin à la fin. Ah et spoiler, elle maîtrise aussi le Kung Fu.
Les autres personnages sont très fonctionnels mais ont chacun leur personnalité
"Tete de fer" (Wong Yut-fei) est quasiment le vieux cynique de service et leur meilleur ami de Sing (c'est Bruce Harper quoi), Main diabolique (Danny Chan Kwok Kwan) est une parodie de Bruce Lee et un super-gardien à la Thomas Price (et un mec très cool), Plume Légère (Lam Chi-chung ) qui est l'obèse de service, Jambe Crochet (Lam Chi-sing) le break dancer du ballon rond et Tunique d'Or (Tin Kai Man) le milieu mais aussi le golden boy du groupe.
Il y a aussi les autres membres de l'équipe qui ne sont pas moine Shaolin mais des footballeurs d'abord ne croyant pas au potentiel de l'équipe mais qu'ils rejoindront quand même.
Quant aux méchants, les tricheurs hightech et dopés, on s'en fout un peu mais ils sont détestables comme il faut.
Everybody Was Kung Fu Fightinng !
L'histoire ne veut pas raconter autre chose qu'un détournement et une parodie des shonen de sport/slash Nekketsu et ne prétend pas être original et réfléchi. Il fait exactement ce que Scary Movie a fait pour les films d'horreurs : détourner tous les clichés du genre afin de s'en amuser. Cela dit, c'est aussi bien racontée que du Edgar Wright et délirant. Les personnages sont vraiment cool et attachants, les méchants sont clichés et vraiment détestables, les adversaires sont...les adversaires (mention spéciale avec cette équipe féminine à barbe des Dragons de Jade vraiment drôle. En plus ils ont invité Cecilia Cheung, alias la femme de Nicholas Tse et Karen Mok qu'on connaît pour l'Homme de Tai Shi). Bref, le film est sans surprise mais on passe un excellent moment dans ce pur délire.
Un film épique, délirant et dans la démesure
Bref, parmi tous les films parlant de foot, celui-ci reste un vrai O.V.N.I même 16 ans plus tard. Si les films de foot sont plutôt rares (à part la saga des Goals et Joue là Comme Bekham), celui a réussi à marquer le genre et a permis à Stephen Chow à se faire connaître, lui qui avant n'était connu qu'en tant qu'acteur dans l'adaptation du Roi Singe. Il restera dans la parodie avec Crazy Kung Fu que je n'ai pas vu et plus récemment avec The Mermaid (non, il n'a pas participé à la production de Dragon Ball : Evolution...c'était un homonyme). Quant aux films de foot...je vais prendre tout mon temps pour critiquer les Seigneurs ...et 3 Zeros. Et je n'ai pas vu Comme des garçons avec Max Boublil sur le foot féminin. Mais comme dirait MC², il y a pire...il y a le film United Passions sur la Fifa !