Au-delà des gros sabots post #MeToo ; au-delà des personnages purement fonctionnels, sans vie ; au-delà d'un imaginaire fantastique à peine développé (les sorcières brûlées, quand, comment, pourquoi ? Pschiiit). On ne peut s'empêcher de penser à la guéguerre qui se livre depuis quelques années entre différentes écoles du cinéma d'horreur.
C'est à dire que dans She Will (comme dans d'autres essais récents comme Samhain, Lamb, Soft And Quiet, You Won't Be Alone), le soin apporté au sound design et aux décors n'évite pas le piège d'une prétendue elevated horror doloriste/intello et volontairement économe en effets choc (façon The Witch d'Eggers), censée s'opposer à une bonne bourrinade gore prétendument décervelée, façon Evil Dead Rise (pour ne citer qu'un dernier exemple en date).
Entre ces deux extrêmes, et bien que la seconde formule ait au moins le mérite de maintenir le spectateur réveillé pendant 1H30, il existe évidemment une autre voix, portée notamment par Ari Aster, et relayée par des gens comme Zach Cregger (Barbare), Prano Bailey-Bond (Censor), ou Hanna Bergholm (Egō).