Encore merci SensCritique pour la Cinexperience #115 dédiée à Shéhérazade. C'est le magnifique premier film de Jean-Bernard Marlin, tourné avec de jeunes marseillais non professionnels du cinéma, devenus de grands comédiens devant sa caméra.
Une histoire simple de petite frappe des quartiers de Marseille qui tombe amoureux d'une fille des rues qui se prostitue. De nombreux yeux était bien rouges quand les lumières se sont rallumées dans la salle du Balzac, et les applaudissements ont duré assez longtemps pour que nous ayons le temps de reprendre assez de "composition" pour poser quelques questions au réalisateur.
D'où viennent ces jeunes acteurs ? D'un casting sauvage dans les quartiers de Marseille, suivi d'ateliers de préparation au jeu d'acteur. Pari réussi et même très émouvant pour le jeune couple au premier plan.
Pourquoi cette photographie de pellicule salie, jaunie et de lumières éclatantes ? Parce que l'on est pas là dans l'hyperréalisme d'un documentaire mais dans un vrai beau film avec le choix d'une photographie brute. Et ça marche. On est au cinéma, et puis on l'oublie, on a peur pour nos héros, on rigole avec eux, on a honte avec eux. Mais tout est filmé de façon très pudique et respectueuse, car ce sont des enfants et c'est aussi cela qui secoue les trippes dans ce film.
Et puis on se demande comment tout cela va finir, on voudrait leur donner des baffes à notre "bébé Scarface" et à notre Shéhérazade, les embrasser, les retenir, mais déjà ils sont entrés dans la grande histoire du cinéma et dans la mémoire des spectateurs.